Les actualités marquantes du 17 au 23 février

Au menu de notre revue de presse : l’UE peine à trouver un compromis concernant la gestion de la crise migratoire et l’évolution de la situation en Syrie.

 

Crise migratoire : l’UE tarde à trouver un compromis

Face à la persistance de la crise migratoire, l’UE a du mal à trouver « la solution ». Ainsi, à défaut de mesures européennes, chaque pays essaie tant bien que mal à instaurer ses propres mesures.

 

L’Autriche a durcit ses règles

Le mercredi 17 février dernier, l’Autriche a décidé d’instaurer des quotas quotidiens au niveau de sa frontière avec la Slovénie. En effet, Vienne vient de limiter à 80 le nombre de demandeurs d’asile autorisés à entrer sur son territoire et à 3.200 le nombre de personnes en transit à partir du vendredi 19 février. Pour expliquer cette décision, Le Monde a rappelé que l’Autriche a plafonné le nombre de demandes d’asile à 37.500 pour cette année 2016 et en appliquant ce quota, le pays ne risque pas de « dépasser ce chiffre » a souligné le quotidien.

Mais cette décision a été vivement critiquée par Bruxelles. Des critiques qui ont été écrites par Dimitris Avramopoulos, commissaire européen aux migrations dans une lettre adressée à Johanna Mikl-Leitner, ministre de l’intérieur autrichienne. Ainsi, parmi les critiques, Le Monde a révélé que pour l’UE, cette décision est « incompatible avec le droit européen et international » et que « l’Autriche a une obligation légale d’accepter toute demande d’asile faite sur son territoire ou à sa frontière ».

Pourtant, « cette réaction n’a pas ému Vienne » soulève le quotidien. En effet, Werner Faymanna, le chancelier autrichien, a fait savoir, un peu plus tard dans la journée, que cette disposition entrera en vigueur dès le vendredi 19 février et en a profité pour souligner que son pays n’allait pas supporter tout seul les « poids des demandes d’asile en Europe».

 

La décision de Bruxelles inquiète l’UE

Chose promise, chose due, l’Autriche a officialisé l’application du quota quotidien sur son territoire dès le vendredi 19 février dernier. Une décision qui inquiète particulièrement l’UE sur un possible « effet domino dans les Balkans » ainsi que le « risque d’engorgement du côté de la Grèce » a soulevé Libération. En effet, si la Macédoine et la Slovénie (pays par où les demandeurs d’asile transitent), décident de fermer leurs frontières, les migrants risquent de se retrouver bloquer sur le territoire grecque.

Face à une telle menace, le gouvernement grecque a lancé un « ultimatum », a rapporté le quotidien, et a demandé aux pays membres de l’UE de ne pas fermer leurs frontières jusqu’au 6 mars (date prévue d’un sommet entre l’UE et la Turquie). A défaut, la Grèce menace de « bloquer les conclusions du sommet en cours à Bruxelles » a-t-il ajouté.

 

La crise migratoire durant le sommet européen

La crise migratoire figurait d’ailleurs parmi les principaux sujets à traiter de ce sommet européen qui s’est tenu les 18 et 19 février dernier à Bruxelles. Un sujet auquel les 28 participants n’ont pas suffisamment consacré du temps a dénoncé Marianne Meunier, envoyée spéciale de La Croix à Bruxelles, puisqu’ils n’ont pu trouver « un créneau pour discuter de l’attitude à adopter face aux milliers d’exilés qui frappent à leurs portes» que durant leur « dîner » le jeudi à 20h.

« Selon leurs intérêts et, moins souvent de leurs valeurs, les Etats membres défendent des positions fort différentes » a-t-elle soulevé. D’une part, il y a les pays qui réclament la fermeture des frontières au niveau de la Slovénie et de la Bulgarie. Une disposition qui est particulièrement défendue par le groupe Visegrad (République Tchèque, Hongrie, Slovaquie et la Pologne). Et de l’autre, les pays qui proposent « d’impliquer davantage la Turquie » et de continuer à « accueillir les réfugiés ». Cette disposition est défendue par l’Allemagne. Mais face à l’échec de l’accord qui a été signé entre la Turquie et l’UE vers la fin de l’année dernière, plusieurs pays semblent contrer cette position.

Mais malgré ces différences d’approches, les participants à ce sommet ont tout de même le même but : « endiguer le flux des migrants et reprendre le contrôle des frontières extérieurs de l’Union » soulève RFI.

 

Syrie : vers un possible « cessez-le-feu » ?

Pendant ce temps, la situation en Syrie reste au centre des préoccupations. Malgré la persistance de la violence dans le pays, le gouvernement vient de raviver l’espoir du peuple syrien.

 

Un nouvel accord de cessez-le-feu

Le lundi 22 février, Washington et Moscou ont trouvé un accord pour un cessez-le-feu qui devrait entrer en vigueur  en Syrie à partir du 27 février à minuit rapporte Le Monde. Mais pour être appliquée, cette « cessation des hostilités » doit être validée par les deux parties en cause (le régime de Bachar et l’opposition) souligne le quotidien.

Le Haut comité des négociations (HCN, qui rassemble les partis de l’opposition en Syrie) a déjà annoncé qu’il accepterait mais sous certaines conditions révèle Le Monde. Des conditions qu’il a déjà émis lors des pourparlers de Genève : levée des sièges et l’accès à l’aide humanitaire, libération des prisonniers et l’arrêt des bombardements des civils. De son côté, le président syrien a déclaré « être prêt » à accepter cette proposition si « les rebelles ne l’exploitent pas et que les pays étrangers cessent de les soutenir »

D’ailleurs, en parlant de ces pourparlers, le quotidien rappelle qu’une trêve qui a été signée entre Moscou et Washington devrait déjà entrer en vigueur depuis vendredi dernier et pourtant, « elle a été complètement ignorée ».

 

« Optimisme et incertitude sur le cessez-le-feu »

Raison pour laquelle, la mise en application de cette nouvelle proposition de « cessez-le-feu »  suscite l’incertitude pour certains et l’espoir pour d’autres. Pour Le Progrès c’est « mission quasi-impossible ». Pour expliquer son pessimisme, le quotidien rappelle que le cessez-le-feu est juste « partiel » vu que l’Etat Islamique et le Front Al-Nosra (deux groupes terroristes) ne sont pas concernés par cette disposition. Ce qui veut dire que les bombardements vont donc continuer a-t-il ajouté.

Pour RFI, « son succès dépendra pour beaucoup de la volonté des Etats-Unis et de la Russie à coopérer« . En tout cas, Poutine semble optimiste soulève RFI en rapportant une partie de la déclaration du président russe lors de son interview avec le Washington Post  : « les termes de l’accord représentent une victoire, car les Etats-Unis vont désormais partager avec lui des informations qu’ils lui refusaient jusqu’alors » . 

Bachar annonce les élections législatives 

En parlant de l’Etat Islamique, il a revendiqué des attentats qui ont été commis dans les villes de Damas et Homs le dimanche 21 février. Au total, plus de 150 personnes ont été tuées, il s’agit de « l’attentat le plus sanglant depuis le début de la guerre civile en 2011 » souligne Le Monde. A Damas, 120 personnes ont perdu la vie et une dizaine d’autres ont été grièvement blessées suite à une série d’attaques qui se sont produites dans la capitale. A Homs, au moins 59 personnes ont succombé suite à un double attentat à voiture piégée dans un quartier à majorité alaouite.

En outre, le lundi 22 février, Bachar a annoncé la date des élections législatives. Ainsi, dans un communiqué rapporté par Le Figaro, le président syrien a décidé d’organiser les élections législatives le 13 avril prochain. Les dernières élections en Syrie ont eu lieu en 2012 rappelle LibérationElles étaient ouvertes à tous les partis, mais la plupart des députés élus appartenaient finalement au parti du régime, Baas soulève-t-il.