Les actualités marquantes du 13 au 19 janvier 2016

Au menu de notre revue de presse : l’ouverture à l’aide humanitaire de la ville de Madaya et l’audition de la France auprès du comité des droits de l’enfant.

Madaya : les habitants souffrent de famine

Depuis qu’elle a été assiégée par les forces armées pro-gouvernementales, la ville de Madaya est devenue inaccessible. Face à la famine et à la précarité des habitants, l’ONU a sonné l’alarme.

 

Madaya : ses habitants souffraient de famine

Le régime syrien a imposé un siège dans la ville de Madaya à partir du mois de juillet 2015. Depuis, la ville était inaccessible, même pour l’aide humanitaire, personne ne pouvait s’en douter des conditions de vie de ses habitants. « Mais les clichés d’enfants squelettiques ou de corps décharnés, allongés à même le sol, morts pour certains, largement diffusés début janvier sur les réseaux sociaux ont brusquement révélé au monde l’existence de ces milliers de civils » explique Marianne. Pris en otage entre l’armée et l’opposition, ces habitants ont été contraints de « manger des feuilles pour survivre à la famine » comme en témoigne certains d’entre eux dans une interview rapportée par l’Obs. En effet, en étant inaccessible, il était impossible de ravitailler la ville. Ainsi, il n’y avait plus rien à manger et les prix des rares produits de nécessité qui existaient encore avaient triplé voire quadruplé.

 

Sous pression, le régime donne l’accès à l’aide humanitaire

Face à la pression médiatique et de l’ONU, Bachar a fini par céder et a donné l’accès à l’aide humanitaire ainsi qu’à deux autres localités : Foua et Kafraya. Le lundi 11 janvier, les premiers convois de l’ONU et du CICR sont entrés dans la ville de Madaya rapporte Le Monde. Ils transportaient des denrées alimentaires, des fournitures scolaires, des produits d’hygiène, des couvertures, mais aussi des médicaments et du matériel chirurgical pour venir en aide aux blessés. Mais « les besoins sont tels que l’Organisation Mondiale de la Santé a demandé de pouvoir accéder à nouveau à la ville jeudi » soulève le quotidien.  Ainsi, dans la journée du jeudi, un nouveau convoi de « 44 camions remplis de nourriture et de médicaments est parvenu dans la ville » rapporte le site d’information canadien Le devoir.

 

Mais la communauté internationale exige plus

Même si cette petite ouverture a été saluée par l’ONU, Ban Ki Moon a néanmoins dénoncé « le siège de civils par les belligérants », pour le secrétaire général des Nations Unies : « utiliser la famine comme arme de guerre est un crime de guerre » souligne Le Point. Selon l’ONU, près de 40.000 syriens vivent actuellement dans des villes assiégées que ce soit par l’armée du régime ou par l’armée des rebelles. En tout, environ 4,5 millions de personnes vivent dans des zones difficiles d’accès en Syrie. Face à un tel désastre humanitaire, une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité des Nations Unies a eu lieu le vendredi 15 janvier. A l’issu de cette réunion, les 15 ambassadeurs présents ont été unanimes sur un point : « il faut lever les sièges » rapporte RFI. C’est le seul moyen pour venir en aide aux habitants dans ces villes assiégées. Mais « les mots révoltés du Conseil de sécurité tardent à se concrétiser en action sur le terrain » constate RFI. D’ailleurs, rappelle le site d’information, « sur 91 demandes de convois humanitaires adressées, seulement 13 ont pu acheminer de l’aide ». A quelques jours des négociations de paix, prévues le 25 janvier prochain, « cette aide humanitaire en Syrie prend une tournure très politique » soulève le site d’information.

 

Bilan sur l’application des droits de l’enfant en France

L’application de la convention des droits de l’enfant en France n’est toujours pas satisfaisante. La semaine dernière, l’hexagone a dû présenter son bilan devant le comité spécial des Nations Unies.

 

Unicef apporte sa contribution

C’est par le biais d’un livre plaidoyer que l’UNICEF étale au grand jour, la réalité sur la mise en application des droits de l’enfant dans l’Hexagone. Le livre intitulé « Les enfants peuvent bien attendre » rapporte les analyses et les constatations faites par 25 experts précise La Croix. Chacun à son tour, ces experts (sociologues, médecins, juristes et professionnels de la protection de l’enfance) ont apporté leur point de vue sur les droits des enfants habitant en France. En tout, « trois grandes failles ont été détectées » soulève le quotidien : la pauvreté, la violence et l’insuffisance des dispositifs de prise en charge des mineurs étrangers et des mineurs en danger. En outre, les intervenants ont critiqué « la difficulté de la France à mettre en place des mesures de prévention » conclut-il. Sur son site officiel, l’UNICEF explique que « cet ouvrage est notre contribution critique auprès de l’ONU, qui auditionne la France pour analyser dans quelle mesure notre pays a pris en compte ses recommandations précédentes de juin 2009, pour mieux respecter l’accès aux droits des enfants sur notre territoire ».

 

La France explique son bilan aux Nations Unies

En étant signataire de la convention internationale des droits de l’enfant, la France doit apporter son bilan aux Nations Unies. Le 13 et le 14 janvier dernier, « l’heure était aux explications » annonce France Soir. En effet, représentée par Laurence Rossignol, la France a dû donner des explications sur la situation des enfants dans le pays notamment en matière de pauvreté. Selon les données publiées par l’UNICEF en 2015, rappelle le quotidien,  environ « trois millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté dans tout l’Hexagone ». Soit « un enfant sur cinq qui vit dans un foyer disposant de moins de 964 euros par mois ». Pour expliquer ces chiffres, la secrétaire d’Etat chargée de l’enfance a estimé, au micro de l’AFP, qu’il ne s’agit pas de « désengagement politique ou de renoncement sur l’éducation, mais une des conséquences du chômage élevé, et aussi d’un pays qui accueillie de nombreux migrants ». Par la même occasion, elle a rappelé les progrès effectués par la France depuis 2012 : « le gouvernement a fait de la lutte contre la pauvreté une priorité », « 60.000 postes d’enseignants ont été créés pour donner la priorité à l’éducation », et « les enfants roms ont droit à l’école et aux soins ».