Les actualités marquantes du 20 au 26 janvier 2016

Au menu de notre revue de presse : la crise migratoire qui persiste en Europe et le report des négociations de paix pour la Syrie.

 

La crise migratoire persiste en Europe

La mer Egée fait de nouvelles victimes

Dans la nuit de jeudi à vendredi 22 janvier, «  au moins 45 personnes, dont 20 enfants, ont péri dans trois naufrages successifs » rapporte Le Monde. Dans le premier naufrage qui s’est produit au large des côtes de Farmakonissi, le bateau qui transportait une cinquantaine de personnes a perdu le cap après avoir heurté des rochers. Bilan : 48 personnes ont survécu et sept autres ont péri dont six enfants et une femme. Quelques heures après, un autre bateau a coulé au large de Kalolimnos. Le bilan est beaucoup plus lourd : « 37 morts dont 11 enfants et sept femmes ». Seuls 26 passagers ont survécu et plusieurs dizaines ont été portées disparues. Et le troisième s’est produit au large de Didim où trois corps d’enfants ont été repêchés par les autorités turques.

Pour Le Monde, « il s’agit de l’une des journées les plus meurtrières depuis le début en 2015 de l’afflux en Europe de personnes fuyant guerre et misère, via les côtes turques puis les îles grecques ». D’ailleurs, selon les estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), entre le 1er et le 18 janvier « 77 personnes sont mortes dans ces traversées » et « 31.000 arrivées » ont été dénombrées sur les îles grecques, soit « 21 fois plus qu’en janvier 2015 ».

Pourtant, « Athènes et les humanitaires mettaient en garde depuis des semaines contre le risque croissant encouru par les réfugiés et les migrants du faire de l’hiver » rappelle Le Figaro. En effet, avec l’arrivée de la neige, les conditions météorologiques se sont empirées en mer Egée, réduisant ainsi toute chance de survie en cas de naufrages.

 

L’UE tarde à trouver des solutions

Pendant ce temps, le chemin pour les migrants, qui sont déjà arrivés sur le territoire européen, devient de plus en plus étroit. En effet, plusieurs pays, dont la Croatie, l’Autriche, la Macédoine, la Serbie, viennent d’opter pour une politique visant à « réduire l’entrée des migrants sur leur territoire, seulement à ceux qui demanderont l’asile en Autriche et en Allemagne » rapporte Euronews. Ainsi, Sebastian Kurz, le chef de la diplomatie autrichienne, a profité de son passage au Forum de Davos pour expliquer que: « C’est évidemment un appel pour que Bruxelles se réveille… Nous étions obligés de prendre une décision nationale parce qu’il n’y a toujours pas de solution européenne » ajoute le site d’information.

D’ailleurs, pour y remédier, « la crise migratoire qui n’en finit pas de diviser l’Union » figure parmi les points essentiels de la réunion informelle des ministres de l’Intérieur de l’UE le lundi 25 janvier souligne Libération. Selon des sources, précise le quotidien, « les rétablissements des contrôles aux frontières situées à l’intérieur de l’espace de libre circulation de Schengen pourraient être étendus jusqu’à deux ans ». En tout cas, « aucune décision n’est à attendre de cette réunion » souligne Euronews. En effet, cette réunion représente juste une étape dans la préparation du prochain « conseil européen mois de mars » explique-t-il.

Face à cette lenteur des pays européens à trouver une solution radicale, le site d’information russe Sputnik News n’hésite pas à lancer: « La Russie peut sauver l’UE de la crise migratoire ». Pour argumenter cette proposition, le site d’information s’appuie sur les propos de Wolfgang Schäuble, ministre allemand des finances au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung : « la Russie joue un rôle clé dans le règlement du conflit syrien, et donc dans la résolution de la crise migratoire. Ainsi, il les pays européens ont besoin de coopérer avec la Russie s’ils veulent arrêter le flux de migrants ».

 

La crise en Syrie

En Syrie, la guerre qui ravage le pays depuis cinq ans continue à faire rage. Pour y remédier, les Nations Unies ont proposé des pourparlers de paix confrontant le régime et les rebelles.

 

Pourparlers de paix reportés

Suite à la demande de Staffan de Mistura, le médiateur de l’ONU, le régime de Bachar et les opposants se sont mis d’accord pour assister à des pourparlers de paix qui devaient débuter le lundi 25 janvier pour une durée de six mois.

Mais le 22 janvier, la date d’ouverture des négociations a été reportée pour le vendredi 29 janvier. Suite à ce soudain changement, Le Monde partage son incertitude quant à la réalisation de ces négociations et se demande s’il s’agit « d’un simple report technique ou début de l’aveu d’échec d’un processus chargé de trop de contradictions ? ».

 

Les blocages liés aux négociations

Ce report est dû aux différents blocages qui persistent encore souligne Le Figaro. Ainsi, il explique que le premier point de blocage est « la composition de la délégation de l’opposition ». En effet, explique le quotidien, la Russie demande l’ajout de certains opposants « proches de ses vues ». Mais cette proposition a été fortement rejetée par l’opposition (Haut Comité des Négociations).

Le deuxième point de blocage provient de l’opposition qui a émis plusieurs conditions : « arrêt des bombardements et la levée des sièges imposés par le régime ». Des conditions qui ne sont toujours pas « réunies » à l’heure actuelle souligne le quotidien.

En outre, la nomination de Mohamed Allouche, chef du HCN comme négociateur « a attisé la colère de Moscou qui le considère comme terroriste » ajoute Le Monde.

 

Les affrontements continuent

Pourtant, « chaque jour perdu est un jour perdu pour le cessez-le-feu et l’aide humanitaire » souligne France 24 sur son site officiel. En effet, les négociations devaient discuter en priorité du « cessez-le-feu » et de «l’aide humanitaire » rappelle-t-il.

En attendant, « les parties en profitent pour consolider leurs acquis sur le terrain » La Croix. En effet, les affrontements entre les forces armées du régime et celles des rebelles continuent dans le but d’élargir leur territoire.

Ainsi, le 23 et le 24 janvier, les forces du régime ont réussi à s’emparer de Rabia, une localité sous-contrôle des rebelles depuis 2012. Cette nouvelle reprise va permettre au régime de « renforcer son contrôle sur la province de Lattaquié » explique le quotidien.