Syrie : l’ouverture incertaine des négociations

Après cinq ans de guerre, la Syrie est plus que jamais dévastée. Et le seul issu, dont les pourparlers prévus le 25 janvier semble aujourd’hui menacé.

 

Syrie : cinq ans de guerre après le « printemps arabe »

En janvier et février 2011, une vague de contestations envers les gouvernements autoritaires survenait dans plusieurs pays arabes, c’est le « Printemps arabe » qui a commencé en Tunisie.

En Syrie, les premières manifestations ont débuté le 15 mars 2011. Face à la contestation, le régime de Bachar lance une répression implacable et sanglante dans tout le pays.

Depuis, les affrontements entre le régime et les opposants sont devenus de plus en plus violents. Le soulèvement s’est alors transformé en une guerre dévastatrice.

Cinq après, la situation ne s’est pas améliorée et le bilan humain s’alourdit. Selon les dernières données publiées par l’ONU, plus de 260.000 personnes ont perdu la vie depuis 2011.

Dans cette guerre, les premières victimes sont les civils et particulièrement les enfants. Comme ceux de la ville de Madaya où la famine a été utilisée par le gouvernement comme « arme de guerre ».

Ceux qui en ont le moyen préfèrent quitter le pays en trouvant refuge auprès des pays voisins, notamment la Turquie. D’autres risquent même la traversée de la mer Egée malgré les risques.

 

Les pourparlers de paix menacés

Pour sortir le pays et surtout ses habitants de cette guerre, les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations Unies (y compris la Russie) ont voté « une résolution » pour donner le feu vert à la feuille de route établie à Genève en  2012. Cette feuille de route prévoit la mise en place d’un gouvernement de transition et l’organisation d’une élection dans un délai de dix-huit mois.

Ainsi, Staffan de Mistura, le médiateur de l’ONU a proposé une réunion avec des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition pour des pourparlers de paix. Rapidement, le régime de Bachar accepte la proposition, les pourparlers devaient alors débuter le lundi 25 janvier à Genève. Mais deux jours avant la date prévue, soit le 23 janvier, le médiateur de l’ONU annonce un probable report de l’ouverture des négociations.

En effet, le gouvernement tout comme l’opposition ont mis sur la table de nouveau points de désaccord. D’une part, l’opposition demande la levée des sièges imposés par le régime dans plusieurs villes et l’arrêt des attaques russes avant le début des négociations. Et d’autre part, le régime, appuyé par Moscou conteste la composition de la délégation de l’opposition la jugeant « trop restreinte ».

A l’heure actuelle, Washington, représenté par John Kerry redouble d’efforts pour convaincre les deux parties de trouver un terrain d’entente pour maintenir la date du 25 janvier.

Une date qui est importante pour des millions de syriens qui misent tout leur espoir sur ces négociations. En attendant, le sang continue à couler en Syrie et la guerre commence à menacer même les pays voisins, notamment la Turquie.