Madaya : le symbole des villes assiégées

La semaine dernière, le monde entier a été choqué et indigné en découvrant les conditions de vie des habitants de la ville de Madaya. Malgré une petite amélioration, les habitants ne sont pas pour autant sortie d’affaire.

 

Madaya : la famine est « une arme de guerre »

Depuis le lundi 11 janvier 2016, le régime syrien a finalement donné l’accès à l’aide humanitaire afin de venir en aide aux habitants de la ville de Madaya et trois autres localités : Zabadani, Foua et Kafraya.

Depuis, deux convois transportant des couvertures, des médicaments, de la nourriture, des instruments de chirurgie et même du carburant ont pu entrer dans ces quatre villes.

A Foua et à Kafraya, la situation était moins catastrophique. En effet, les 20.000 habitants ont quand-même bénéficié du ravitaillement du régime par voie aérienne.

Par contre, à Madaya, où des rebelles se sont réfugiés, la famine était utilisée comme « arme de guerre ». Une pratique qui a été vivement critiquée par les Nations Unies qui n’a pas hésité à dénoncer un « crime de guerre » de la part du régime de Bachar.

 

Madaya : une situation tragique pour les enfants

Mais dans cette tragédie, les enfants demeurent les plus affectés. Dans un rapport, publié le vendredi 15 janvier 2016, l’UNICEF a confirmé l’existence de plusieurs cas de malnutrition détectés chez des enfants.

Pour les détecter, l’organisation a diagnostiqué 25 enfants de moins de cinq ans en mesurant la circonférence de leur bras. Résultat : 22 d’entre eux présentaient des signes de malnutrition modérée à sévère. Et dix autres enfants âgés de 6 à 18 ans souffraient aussi de malnutrition dont six plus sévèrement.

En outre, un adolescent d’à peine 16 ans a succombé à cause d’une malnutrition sévère tandis qu’un autre de 17 ans se retrouve actuellement dans  un état critique, nécessitant une évacuation immédiate.

Tout comme l’UNICEF, SOS Village d’enfance (une ONG qui vient en aide aux orphelins) apporte aussi son aide depuis jeudi dernier aux enfants dans la ville syrienne. Le lundi 18 janvier, l’ONG a publié un rapport qui confirme ces informations publiées par l’UNICEF et son constat était sans appel : « il faut évacuer les enfants et les adolescents privés de soin immédiatement ».

 

Il y a « 15 autres Madaya »

Selon les données recueillies par les Nations Unies, une quinzaine de villes restent jusqu’à maintenant assiégées. Tout comme à Madaya, la famine est utilisée comme « arme de guerre » dans ces localités. Ainsi, près de 400.000 civils dont la majorité sont des femmes, des enfants et des personnes âgées sont privés de nourriture et de soins.

D’ailleurs, l’accès à ces villes figure parmi les points essentiels à discuter lors des pourparlers de paix, organisés par les Nations Unies et prévus pour le 25 janvier prochain. A l’issu de ces pourparlers, le régime syrien tout comme les opposants devraient arriver à conclure un accord stipulant un cessez-le-feu, la mise en place d’un gouvernement de transition et l’organisation d’une élection dans les prochains dix-huit mois.

En attendant, les Nations Unies ainsi que les diverses ONG présentent sur le territoire syrien réitèrent leur appel pour la levée immédiate des sièges pour que chaque habitant puisse bénéficier de nourriture et de soins.