Madaya : la malnutrition sévère nécessite une évacuation d’urgence

Les 40 000 habitants constituant la ville de Madaya en Syrie souffrent de famine. Même si l’aide humanitaire a enfin pu entrer dans la ville, plusieurs centaines de personnes doivent d’urgence être évacuées selon les Nations-Unies.

L’aide humanitaire enfin disponible

La population de Madaya peut commencer à souffler. Damas a effectivement autorisé le ravitaillement de la ville qui a gravement souffert de la famine. Les premiers camions d’aide humanitaire transportant notamment des couvertures, des médicaments ainsi que de la nourriture ont commencé à entrer le lundi 11 janvier 2016. Ces derniers ont été conjointement dépêchés par le Croissant-Rouge syrien, le Comité International de la Croix-Rouge ainsi que l’ONU. Rappelons que depuis le 1er décembre 2015, près de 28 personnes ont trouvé la mort à cause d’une malnutrition sévère selon Médecins Sans Frontières. Les personnes âgées et les nourrissons ont les plus souffert.

L’une des raisons qui expliquent la famine est que les terres agricoles sises aux alentours de la ville ont été minées par le Hezbollah et l’armée syrienne. Il n’y a donc aucun moyen pour la population de s’adonner à la culture. Les mines ont déjà fait de nombreux décès et blessés. Madaya est ainsi devenue une véritable prison à ciel ouvert.

400 personnes doivent être évacuées

Malgré ce convoi humanitaire, près de 400 personnes doivent être évacuées d’urgence. Ces dernières sont en « grand danger de mort à cause de la malnutrition et de divers problèmes médicaux» selon le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU Stephen O’Brien.

L’ambassadeur espagnol Roman Ozargun Marchesi pour sa part s’indigne de cette situation et déclare « qu’il est important de noter qu’assiéger (une population civile) avec pour objectif de l’affamer est un crime de guerre ».

Il faut savoir que Madaya n’est pas la seule concernée par le problème. Les localités chiites de Kafraya et de Foua sises au Nord-est de la Syrie à Idleb ont également été assiégées et ont besoin d’une aide humanitaire car les habitants y meurent de faim. Cependant, à la différence de Madaya, ces deux villages ont déjà pu profiter auparavant d’un ravitaillement réalisé par l’aviation du régime.