Syrie : L’espoir de paix anéanti ?

Les négociations sur la Syrie à Genève semblent être le seul moyen pour rétablir enfin la paix dans ce pays. Mais après l’annonce de son report, le retour de cette paix devient incertain.

 

Report des pourparlers

Le peuple syrien misait tout son espoir sur les pourparlers de Genève, qui devaient débuter le lundi 25 janvier. Ces pourparlers représentent, en effet, la meilleure porte de sortie à la crise syrienne.

Pendant une durée de six mois, les Nations Unies espèrent réunir les représentants du régime de Bachar et les représentants de l’opposition autour d’une table afin de discuter sur la résolution de crise en Syrie.

La priorité lors de ces discussions devrait se porter sur la feuille de route qui a été acceptée, en décembre dernier, par les 15 membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Une feuille de route qui prévoit un « cessez-le-feu » et « la mise en place d’un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les dix-huit mois ».

Mais quelques jours avant son lancement, Staffan de Mistura, l’émissaire spécial des Nations Unies pour la Syrie a annoncé son report pour le vendredi 29 janvier.

Un report qui est dû à la persistance de certains points de blocage venant du régime syrien et ses alliés, à savoir le Moscou, mais aussi de l’opposition.

 

Les points de blocage des négociations

Dans ces négociations, les points de blocage sont nombreux. Tout d’abord, il y a un litige concernant la composition de la délégation de l’opposition.

En effet, le Haut Comité des négociations (HCN) qui a été créé en Riyad en mois de décembre 2015, a exclu plusieurs parti et responsables de l’opposition.

Ainsi, Moscou réclame l’ajout de certains « opposants modérés » comme Haïtham Manna, Qadri Jamil (ancien vice-premier ministre de Bachar) et Saleh Muslim qui est le président de la principale formation politique kurde en Syrie Parti de l’union démocratique (PYD).

Mais la coalition de l’opposition s’oppose fermement à cette demande et accuse Moscou de vouloir « inclure des personnalités proches du régime ».

Finalement, les deux parties en litige ont opté pour une délégation alternative qui sera composée de négociateurs appartenant au Comité pour le Changement Nationale et Démocratique (CCND) de Haytham al-Manaa et au PYD.

Deuxième points de blocage : l’opposition a désigné comme négociateur en chef Mohammed Allouche, chef de la coalition militaire et formation salafiste. Pour le régime de Bachar et Moscou qui considèrent ce négociateur de « terroriste » il s’agit d’une « provocation ».

Enfin, parmi les plus grands points de blocage : les conditions imposées par l’opposition. Tout d’abord, elle exige la : la levée immédiate de tous les sièges qui ont été imposés par le régime de Bachar, ensuite l’arrêt des bombardements par l’aviation russe. Mais ces deux conditions sont loin d’être réunies à l’heure actuelle.

Ainsi, l’opposition a décidé de se réunir ce mardi 26 janvier à Riyad pour décider si elle va participer ou non à ces pourparlers.

Et pourtant, comme l’a précisé Staffan de Mistura, l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie : « chaque jour perdu est un jour perdu pour le cessez-le-feu et l’aide humanitaire ».