Syrie : entre espoir et doute

Suite aux récents événements, la situation en Syrie est plus que jamais catastrophique. Face à la détresse de la population, un accord pour une « trêve temporaire » a été finalement trouvé. 

 

Une « trêve humanitaire » pour la Syrie…

Depuis l’offensive lancée par Bachar dans la région d’Alep, la guerre en Syrie a pris un tout autre tournant. En effet, l’avancée des forces du régime, appuyées par l’aviation russe, dans cette région met les rebelles dans une grande position de faiblesse puisqu’ils sont désormais encerclés et sont coupés de ses points de ravitaillement.

Mais face à la violence de ces attaques, plusieurs milliers de civils ont décidé de quitter leur pays dans l’espoir de trouver refuge en Turquie. Or, Ankara refuse depuis, le dimanche 7 février dernier, d’ouvrir ses frontières puisque le pays estime avoir « atteint ses limites ».

Ainsi, plus de 30.000 personnes s’entassent actuellement devant les frontières turques et dépendent entièrement des aides fournies par quelques ONG sur place, notamment Médecins sans frontières (MSF), pour survivre.

Face à cette situation chaotique, les principaux acteurs du « dossier Syrie » se sont réunis le jeudi 11 février dernier à Munich, en Allemagne. A l’issu de cette réunion, un accord a été trouvé entre Moscou (allié fidèle de la Syrie) et les 16 autres pays membres du Groupe de Soutien International à la Syrie (ISSG)  pour « l’accès de l’aide humanitaire » dans plusieurs villes du pays ainsi que « l’arrêt temporaire des combats dans un délai de sept jours».

 

… mais la guerre continue

Les doutes se reposent d’ailleurs sur ce second point qui est plein d’ambiguïté. En effet, selon les explications apportées par John Kerry, l’arrêt temporaire des combats ou « cessation des hostilités » ne devrait pas être confondu à un « cessez-le-feu » car ce dernier est synonyme d’arrêt définitif des combats.

Ainsi, cette « cessation des hostilités » sera appliquée dans tous les pays pendant une semaine sauf pour l’Etat Islamique et pour le Front Al-Nosra, qui sont catégorisés comme des groupes terroristes.

Mais la mise en place de cette « trêve » ne s’annonce pas facile que ce soit du côté du régime ou bien du côté des rebelles. En effet, durant son entretient avec l’AFP, Bachar a souligné que le but du régime demeure le même : « reprendre le contrôle sur tout le territoire syrien ». De son côté, l’opposition ne semble pas d’accord avec cette « trêve temporaire » car elle craigne que « le régime clame victoire à la minute où ils baisseront les armes ».

En tout cas, le sort des 350.000 personnes bloquées avec les rebelles dans la région d’Alep ainsi que la reprise des pourparlers vont dépendre entièrement de la réussite ou de l’échec de cette « trêve ».