Un nouveau visage pour la « jungle de Calais »

Depuis son ouverture, la « jungle de calais » est devenue un endroit où se concentre les tensions liées à la crise migratoire en France. Suite à plusieurs manifestations, l’Etat a décidé de reloger les occupants et d’apporter plusieurs changements.

 

Démantèlement de la jungle de Calais

A cause de la crise migratoire, le camp de Calais s’est créé vers le mois d’Avril 2015. Rapidement, le nombre d’arrivées a augmenté excessivement atteignant même les 6.000 en mois d’octobre.

Pourtant, la vie était loin d’être joyeuse dans ce camp. En effet, les migrants vivaient dans des conditions catastrophiques. Petit à petit, le camp se transformait en un gigantesque bidonville où régnaient l’insécurité, la violence, la pauvreté et les maladies épidémiques. Et tout cela affectait énormément la population locale qui a commencé à se manifester pour que l’Etat « rase » la fameuse « jungle ».

Pour y remédier, la préfecture a décidé de lancer « l’opération de démantèlement » de la jungle. Cette opération vise à réduire l’effectif total des migrants présents dans le camp à 2.000 personnes pour qu’ils puissent vivre dans des « conditions dignes ».

La première étape du démantèlement a débuté le 11 janvier dernier. Environ 600 migrants ont été évacués et une zone de sécurité (entre le camp et l’autoroute) de 100 mètres de large a été mise en place. Des travaux ont ensuite été effectués pour nettoyer cette partie du camp avant d’installer des conteneurs en guise d’hébergement provisoire.

Le vendredi 12 février, la prochaine étape a été lancée. En effet, l’Etat a décidé de raser près de 50 hectares dans ce camp, soit la moitié de la superficie totale. Ainsi, les migrants qui vivent dans des tentes et des cabanes dans cette zone, estimés entre 800 à 1.000 personnes, ont une semaine pour quitter les lieux et rejoindre les centres d’accueil mis en place par le gouvernement. Ils ont le choix entre le Centre d’accueil provisoire (CAP) et les centres d’accueil et d’orientation de France (CAO).

 

Qu’en est-il de ces centres d’accueil ?

Le Centre d’accueil provisoire ou CAP est le nouveau visage de la « jungle de calais ». Il s’agit d’un camp composé de conteneurs en guise d’hébergement provisoire pour les migrants. Pour assurer la sécurité, un dispositif de contrôle des entrées et des sorties a été mis en place.

En tout, 125 conteneurs ont été installés pour une capacité totale de 1.500 migrants. Pour améliorer leurs conditions de vie, ils vont désormais disposer de lits (superposés), de radiateurs, de trois salles de convivialité, de trois préaux, de 80 WC répartis dans 8 conteneurs, de 30 lavabos et de trois citernes de stockage des eaux usées.  En outre, les équipes du CAP disposeront d’une salle de réunion, des vestiaires, des bureaux, de douches et d’un parking.

Actuellement, le CAP est à moitié rempli par des afghans et des syriens dont les habitations de fortune ont été démantelées en janvier. Les places restantes sont réservées pour ceux qui viennent d’être évacués de la jungle.

Quant aux centres d’accueil et d’orientation de France ou CAO, il s’agit de plusieurs centres installés, depuis octobre dernier, dans 70 villes de la France.

Mais malgré ces dispositifs, plusieurs ONG doutent que ce soit suffisant pour accueillir tous les migrants. D’ailleurs, elles se demandent où vont bien pouvoir aller ceux que le CAP ou le CAO ne pourront pas accueillir surtout après l’annonce de l’Organisation Internationale pour la migration d’une probable hausse des arrivées sur le territoire pour cette année.