Crise migratoire : le pire est à venir ?

Alors que les pays européens ferment de plus en plus leurs frontières aux migrants, les nouveaux chiffres publiés par l’OIM risquent de les inquiéter davantage. En effet, selon l’OIM, la crise migratoire sera beaucoup plus importante pour cette année 2016.  

 

Crise migratoire : une forte hausse pour 2016

Alors que l’Europe pensait avoir traversé sa plus grande crise migratoire durant l’année 2015, cette nouvelle année semble beaucoup plus pire. C’est ce que révèlent en tout cas, les données publiées par l’Organisation internationale pour la migration (OIM).

En effet, selon les chiffres de l’OIM, plus de 76.000 migrants sont arrivés sur le territoire européen depuis le début de cette année 2016. Une grande majorité d’entre eux proviennent de la Grèce, qui a enregistré 70.365 arrivées et l’Italie avec 5.898 arrivées.

Durant le mois de janvier de cette année, l’OIM a recensé 65.775 arrivées contre 5.550 arrivées l’année dernière durant la même période. Sinon, depuis le début du mois de février, l’Europe a vu débarquer plus de 7.400 migrants contre 6.834 durant tout le mois de février 2015.

En moyenne, près de 2.000 personnes débarquent alors chaque jour sur le territoire européen, soit dix fois plus par rapport aux arrivées enregistrées durant l’année 2015.

En outre, l’OIM a révélé que 409 migrants sont morts noyés ou sont portés disparus durant leur traversée. 319 d’entre eux ont péri durant leur voyage entre la Turquie et la Grèce et les 90 autres entre l’Afrique du Nord et l’Italie.

Si la tendance continue, la crise migratoire en Europe  risque de s’aggraver et le cap d’un million de migrants, de l’année dernière, pourrait être de nouveau dépassé. De plus, il faut noter que le nombre de traversées augmente particulièrement durant la période d’été.

 

Grèce : mise en place des « hot spots »

Comme le démontrent les chiffres, la Grèce est la première porte d’entrée des migrants pour atteindre le territoire européen. Selon les estimations de l’OIM, d’ici le mois de mars, Athènes devra aussi dépasser le cap d’un million d’arrivées.

Face à cette situation, l’UE pointe particulièrement du doigt le gouvernement grec et dénonce « ses négligences » par rapport à cette crise qui devient de plus en plus alarmante.

De son côté, la Grèce dénonce « le manque de solidarité » de la part des autres pays membres de l’UE en leur rappelant que le pays a jusqu’ici enregistré plus de 924.015 entrées depuis le début de la crise.

Néanmoins, Athènes a promis d’ouvrir d’ici le 15 février, cinq centres d’accueil et d’enregistrement des migrants, appelés « hot spots ». D’ailleurs, la commission européenne devra discuter de ces centres ce mercredi 10 février avec Pannos Kammenos, le ministre grec de la Défense.

Le bilan établi par la commission sera ensuite utilisé lors de la réunion des 28 chefs d’Etat et de gouvernement, prévue le 18 et le 19 février prochain, à Bruxelles pour discuter de la crise migratoire et surtout pour trouver des « solutions adéquates » pour qu’Athènes puisse contenir les migrants.

 

Guerre en Syrie : principale cause de la crise

D’une manière générale, les principales causes de la crise migratoire sont la guerre en Syrie et la violence de l’Etat Islamique dans plusieurs pays de l’Afrique et du Moyen Orient.

En Syrie, la guerre a débuté en 2011 quand la partie civile et l’opposition ont réclamé le départ de leur chef d’Etat, Bachar Al Assad. Ce dernier n’a pas hésité à répondre par la force. Depuis, de violents combats opposent le régime et l’opposition.

Cinq ans après, la situation n’a pas évolué. Au contraire, elle s’est dégradée. Depuis le début de la guerre, 250.000 syriens ont perdu la vie 200.000 autres sont portés disparus ou se sont fait emprisonner et 7,6 millions sont devenus des déplacés.

En outre, plus de 2,5 millions de syriens ont décidé de fuir leur pays et ont trouvé refuge auprès de la Turquie. Mais ce premier pays d’accueil est actuellement débordé et a décidé de fermer ses frontières. Pourtant, la violence s’intensifie de plus en plus en Syrie.