Crise migratoire : le même tableau pour 2016 ?

En ce début d’année, la crise migratoire semble toujours sans issue. Malgré des mesures de plus en plus restrictives des pays européens, des milliers de migrants empruntent tous les jours les voies maritimes dans le but d’atteindre les frontières européennes.

La mer Egée fait de nouvelles victimes

La traversée des migrants vers les îles grecques continue à faire des victimes. Le mardi 05 janvier, les autorités turques ont découvert au moins 36 corps de migrants, dont plusieurs enfants, flottant sur les eaux glacées de la mer Egée. Ces personnes ont tenté de rejoindre l’île grecque de Lesbos dans des embarcations de fortune malgré les mauvaises conditions météorologiques. Selon l’agence de presse Dogan, « ces embarcations ont chaviré au large de la région de Dikili en raison des vents violents qui soufflaient sur la mer Egée». La première avait 22 passagers à bord et la seconde (un bateau pneumatique) transportait 58 migrants. Une dizaine de personnes ont néanmoins pu être sauvées mais ont été rapidement évacuées vers les hôpitaux les plus proches pour cause d’hypothermie. Les photos publiées par Dogan suite à ce naufrage sont aussi choquantes que celle « du petit Aylan » qui a ému le monde entier, et a contraint les pays européens à s’impliquer dans cette crise migratoire.

 

Grèce : première porte d’entrée des migrants

Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM) et le Haut-Commissariat de l’Onu pour les réfugiés, plus d’un million de migrants ont réussi à atteindre le territoire européen depuis le mois de janvier 2015. Plus de 820.000 d’entre eux ont emprunté la voie maritime, partant de la Turquie vers les îles grecques. La Turquie est en effet devenue le premier pays d’accueil des syriens qui ont décidé de fuir la guerre civile meurtrière qui ravage leur pays depuis presque cinq ans.  Au total, la mer Egée a noyé près de 3.771 personnes dont plus de la moitié étaient des syriens, 20% des afghans et 7% des irakiens. Aujourd’hui encore, l’OIM estime que le nombre d’entrée en Grèce en provenance de la Turquie atteint les « 2.500 par jour ». Et en cette période hivernale, l’organisation craint que le nombre des victimes puisse augmenter en raison des mauvaises conditions météorologiques sur la mer Egée rendant les traversées de plus en plus dangereuses.

 

L’Union Européenne veut limiter l’afflux

Face à cet afflux de migrants en Europe durant l’année 2015, les dirigeants des pays européens cherchent désormais des solutions afin de le limiter. Les pays de l’Europe de l’Est dont la Serbie, la Croatie, la Hongrie et l’Autriche n’ont jamais caché leur position « d’anti-migrants » depuis le début de la crise migratoire. D’ailleurs, ces pays n’ont pas hésité à ériger des barrages pour empêcher les migrants de pénétrer dans leur territoire. Et dernièrement, ce sont les pays de l’Europe du nord qui commencent petit à petit à prendre des mesures restrictives. C’est le cas de la Suède et du Danemark, qui ont rétabli depuis le lundi 4 janvier les contrôles systématiques sur leurs frontières. De nouvelles dispositions qui risquent de déplaire à leur voisin : l’Allemagne, qui a accueilli plus d’un million de migrants durant l’année 2015. D’ailleurs, le gouvernement allemand n’a pas tardé, par le biais de son ministère des Affaires étrangères, à rappeler que « la libre circulation est un bien précieux au sein de l’Union européenne ».