Taiwan : trois jours après les secousses

Le samedi 06 février, l’île de Taiwan a été secouée par de violentes secousses causant l’effondrement de plusieurs bâtiments. Trois jours après le drame, le bilan s’alourdit et plusieurs éléments dénoncent une malfaçon de ces bâtiments en question.

 

Le bilan s’alourdit

Le samedi 06 février, vers 4h du matin (heure locale), les habitants de Tainan, dans la partie sud de Taiwan, ont été réveillés par de violentes secousses.

En effet, la ville a été touchée par un puissant séisme d’une magnitude de 6,4. Résultat : plusieurs bâtiments se sont effondrés en emprisonnant une grande partie de ses occupants à l’intérieur.

Dans la soirée du dimanche 07 février, les autorités taïwanaises ont fait état de 34 morts contre 400 blessés (dont 40 gravement) et plus de 120 personnes bloquées dans les décombres.

Les secouristes entamaient alors une course contre la montre dans le but de réduire les pertes. Et plus de 800 militaires locaux et chinois étaient venus en renfort pour les aider.

Mais le lundi 08 février, le bilan s’est alourdit : 37 morts dont un nourrisson d’à peine quelques jours. Et plus de 100 personnes étaient toujours coincées dans les décombres.

Concernant ces personnes toujours coincées, un responsable de la ville de Tainan a déclaré : « les secours estiment être en mesure d’atteindre une trentaine mais craignent qu’il soit difficile de parvenir de dégager les autres personnes ensevelies plus profondément sous les gravats ».

Les opérations de recherche de survivants se poursuivent ce mardi 09 février même si les chances de les retrouver vivants ont largement diminué. Aujourd’hui, le bilan s’élève à 40 morts et les proches des victimes commencent à « perdre espoir ».

 

Malfaçons du côté du « Wei-guan »  ?

En tout, près de 100 logements se sont effondrés lors du passage de ce puissant séisme dans la ville de Tainan. Mais les opérations se sont surtout concentrées sur le plus grand d’entre eux : le « Wei guan Dragon Golden ».

Il s’agit d’un immeuble de 16 étages, comportant 96 habitations et construit vers le début des années 1990. Il abritait près de 256 personnes dont 39 ont perdu la vie lors de ce séisme.

Mais comme « l’imposant bâtiment s’est écroulé comme un château de cartes », les survivants ont commencé à remettre en question la qualité de la structure du bâtiment.

Et les éléments qui ont été découverts dans les décombres lors des opérations de recherche n’ont fait qu’enfler la polémique. En effet, dans les murs du bâtiment effondré, le béton était mélangé à du polystyrène et à des bidons métalliques.

Il s’agit d’une technique courante utilisée par les constructeurs taiwanais pour rendre les murs plus épais sans pour autant être lourds. Néanmoins, elle est interdite depuis le violent séisme qui a frappé le pays en 1999 causant la mort de 2.400 personnes et dont la majorité ont péri lors de l’effondrement de leur habitation.

Les autorités locales ont annoncé l’ouverture d’une enquête, en attendant, le responsable de la construction de ce bâtiment a été arrêté ce mardi 09 février.