Autisme : des efforts à faire pour la France

En France, les politiques visant à améliorer le quotidien des enfants autistes ne sont pas satisfaisantes aux yeux de l’ONU. Ainsi, l’organisme recommande à l’hexagone d’effectuer divers changements en vue d’améliorer cette situation.

 

L’autisme en France

Selon les données de l’INSREM, entre 300.000 et 500.000 personnes sont atteintes d’un trouble envahissant du développement en France. 60.000 d’entre elles souffrent de l’autisme dont 30.000 enfants. Chaque année, 8.000 enfants naissent avec cette maladie, soit une naissance sur 150.

Actuellement, seuls 20% de ces enfants autistes sont scolarisés dans toute la France. La raison en est simple, depuis plusieurs années, on a souvent associé l’autisme à un retard mental ou à une limite des capacités intellectuelles. Pourtant, la scolarisation permet à l’autiste d’améliorer son niveau d’adaptation et de socialisation. En outre, l’insuffisance des auxiliaires de vie scolaire, chargés d’assister les enfants autistes en classe, ne fait qu’aggraver la situation.

Pourtant, 25 ans auparavant, la France a ratifié la convention internationale des droits de l’enfant. En signant cette convention, l’hexagone s’engageait à garantir la scolarisation ainsi que la formation des personnes autistes selon l’article 15.

C’est d’ailleurs sur ce bas niveau de scolarisation des enfants autistes que l’ONU a particulièrement taclé la délégation française durant son passage devant le comité des droits de l’enfant de l’organisme, les 13 et 14 janvier dernier.

 

Les recommandations de l’ONU

Ainsi, le 04 février 2016, le comité a partagé ses recommandations pour la France en vue d’améliorer sa politique de prise en charge des enfants handicapés dont les autistes.

Parmi ses premières recommandations, le comité réclame la mise en place d’un dispositif de « désinstitutionnalisation » et rappelle que « aucun élève ne peut être exclu du système d’enseignement général sur le fondement de son handicap et seuls les systèmes éducatifs du type inclusif peuvent offrir aux personnes handicapées un enseignement de qualité et la possibilité d’améliorer leur situation sociale ».

Concernant le mauvais traitement signalé dans plusieurs institutions, le comité recommande la mise en place des dispositifs capables de mener des inspections régulières et fiables dans chaque institution, l’ouverture d’une enquête sérieuse pour chaque plainte, la création de services publics pour faciliter le signalement d’une maltraitance et l’interdiction du packing.

En rappel, le packing est une pratique utilisée pour calmer l’enfant ou l’adolescent autiste. Il consiste à envelopper l’enfant en pleine crise, de la tête aux pieds, dans des draps qui ont été préalablement refroidis. L’opération dure entre 30 et 45 minutes. Mais plusieurs pays ont mis fin à l’utilisation de cette pratique parce qu’il s’agit d’une autre forme de maltraitance. Seule la France continue actuellement de la pratiquer.