Crise migratoire : un désastre humanitaire se prépare

Depuis la fermeture de la route des Balkans, plusieurs milliers de migrants se retrouvent bloquer sur le territoire grec. Mais alors que l’UE tarde à apporter une solution efficace, les conditions de vie de ces migrants se dégradent de jour en jour.

 

Un désastre humanitaire se prépare en Grèce

Face à la fermeture des frontières en Europe, les migrants perdent petit à petit tout leur espoir

 

Situation critique des migrants

Depuis le début de ce mois de mars, les pays des Balkans ont décidé de fermer leurs frontières aux migrants. Cette fermeture a conduit à un entassement de plusieurs milliers de migrants sur le territoire grec. Actuellement, ils sont plus de 36.000 à être bloqués en Grèce.

Pour éviter les dérapages, les autorités grecques ont mis en place des centres d’accueil d’urgence. Mais, par manque de moyens, ces centres ont été construits à la va-vite et les conditions de vie y sont déplorables.

Les conditions sont particulièrement catastrophiques au camp d’Idomeni, situé près de la frontière avec la Macédoine. En tout, ce camp abrite 14.000 migrants dont la majorité sont des femmes et des enfants.  Selon les ONG présentent sur le lieu, ces migrants manquent de tout : nourritures, couvertures, médicaments, sanitaires… Et les pluies incessantes et le froid ne font qu’aggraver leur situation.

De l’autre côté de la frontière, environ 400 personnes s’entassent au camp de Tabanovce, en Macédoine, depuis la fermeture de la Serbie. Selon Tomas Bocek, le représentant du secrétaire général aux migrations et aux réfugiés du Conseil d’Europe, ces migrants vivent dans « des conditions de vie extrêmes » alors que plus de la moitié d’entre eux sont des enfants. En tout, plus de 2.000 migrants sont actuellement bloqués du côté de la Macédoine.

 

Un accord vivement contesté

D’ici le jeudi 17 mars prochain, l’UE et la Turquie devraient conclure un accord destiné à limiter l’afflux de migrants. Théoriquement, cet accord vise à décourager les migrants à effectuer des traversées des migrations illégales. Basée sur le système « un pour un », les demandeurs d’asile arrivés illégalement sur les îles grecques seront renvoyés vers la Turquie, tandis que les syriens enregistrés dans les différents camps seront accueillis par les pays européens. Mais cet accord est loin de faire l’unanimité et suscite beaucoup de critiques…

Certains pays membres de l’UE estiment que l’accord piétine de plein fouet les règles du droit d’asile et qu’il est de loin la solution la plus adéquate face à cette crise migratoire. Sur la même lancée, Amnesty International n’a pas hésité à exprimer son indignation. Le vendredi 11 mars, l’organisation de défense des droits de l’homme a publié, sur son site officiel, une lettre ouverte adressée à François Hollande, doublée d’une pétition.

Dans cette lettre, l’organisation a déclaré : « Un réfugié syrien ne pourra être accueilli en Europe que si un autre réfugié syrien a risqué sa vie en mer. En contrepartie, l’Union européenne ferme les yeux sur les violations des droits humains des réfugiés en Turquie ».