Les actualités marquantes du 03 au 09 février 2016

Au menu de notre revue de presse : la situation se dégrade en Syrie et la réponse de l’ONU suite aux auditions de la France devant le comité des droits de l’enfant des Nations Unies.  

 

Syrie : une situation de plus en plus catastrophique

La situation devient de plus en plus catastrophique en Syrie. Entre les négociations qui ont été repoussées et l’intensification des violences de ces derniers jours, le peuple est complètement dans le désarroi.

 

Echec pour les négociations ?

Si l’espoir d’une paix ravivait quand l’opposition syrienne a décidé de rejoindre les pourparlers sur la Syrie et que le régime a donné l’accès aux convois humanitaires dans les villes assiégées, il semble actuellement que ce soit éphémère.

Le mercredi 3 février, La Croix a titré : « Pause dans les négociations de Genève sur la Syrie ». En effet, Staffan de Mistura venait d’annoncer « la suspension des négociations ». Après s’être rendu compte, une semaine après le début des discussions que «  il y a encore du travail à faire ».

Un « travail à faire » surtout du côté des « deux parties en conflits » souligne  Le Monde, car l’opposition refuse de participer au processus de négociations tant que « ses exigences humanitaires ne sont pas satisfaites ». Ainsi, le quotidien rappelle que l’opposition a réclamé : l’accès à l’aide humanitaire, la libération des prisonniers et surtout l’arrêt des bombardements. Si l’accès aux convois humanitaires a été accepté par le régime dès les premières discussions, les bombardements de l’aviation russe quant à lui continue de faire rage dans le pays. Et ils ne vont pas s’arrêter d’aussi tôt si l’on croit aux déclarations émises par Sergueï Lavror, chef de la diplomatie russe, rapportées par Europe1 : « Les frappes aériennes russes ne s’arrêteront pas tant que nous n’aurons pas réellement vaincu les organisations Etat islamique et le Front Al-Nosra (branche syrienne de l’Al Quaïda) ».

 

Le régime passe à l’offensive

Ainsi, une grande offensive menée par l’armée syrienne et appuyée par l’aviation russe a été lancée le lundi 1er février. Dans leur avancée, elles ont réussi à entrer dans deux localités (Nubl et Zhra) pour « resserrer l’étau autour d’Alep » le jeudi 4 février. Une avancée que RFI ne manque pas de féliciter sur son site officiel en déclarant : que c’est « une victoire majeure, acquise en un temps record ». D’ailleurs, a-t-il ajouté, c’est le « plus important succès de l’armée syrienne dans la province d’Alep depuis le début de la guerre ». Et ceci permet de « couper la route d’approvisionnement des rebelles d’Alep vers la Turquie » souligne RFI.

Mais dans cette offensive, près de « 40.000 civils » ont été obligés de prendre la fuite en direction de la Turquie soulève La Croix. Et pourtant, rappelle-t-il, « la Turquie a fermé son poste frontière aux réfugiés ». Ainsi, « entre 5.000 et 10.000 syriens ont été déplacés dans la ville d’Azaz » et « plus de 20.000 autres sont bloqués à la frontières turque » précise Paris Match. Dans son édito, le magazine rapporte que John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, a demandé à la Russie de mettre fin à ses frappes en Syrie qui « tuent des femmes et des enfants en grand nombre ». Face à l’appel au secours de ces syriens bloqués, les européens ont appelé la Turquie à ouvrir sa frontière le samedi dernier rapporte Le Figaro.

 

Un nouveau tournant pour la guerre ?

Mais ces bombardements aggravent surtout les tensions entre la Turquie et la Russie soulève Le Figaro. De son côté, la Turquie a accusé « les complices russes de Damas de crimes de guerre ». « Le monde se tait » face à ces bombardements retient le quotidien de la déclaration de Recep Erdogan, le président turc quant à ces attaques. Et de l’autre,  « la Russie a rejeté sèchement à l’ONU les critiques l’accusant de saboter les négociations par son soutien militaire » explique-t-il.

Mais si Laurent Fabius a pointé du doigt le soutien militaire russe c’est surtout parce que des civils sont mis en cause souligne BFMTV. Ainsi la chaine d’information a rappelé que depuis le début du mois de février, « l’aviation russe a bombardé 875 cibles » et dans la journée du jeudi 4 février : « au moins 21 civils, dont trois enfants, ont péri dans des frappes russes sur six quartiers rebelles de la ville d’Alep ».

Pour La Croix, le sort de l’opposition syrienne se jouera en Arabie Saoudite et en Qatar et pourtant, rappelle-t-il, « ces deux pays ont réduit leur aide aux rebelles depuis l’an dernier à cause de la dégradation de la guerre en Yémen et la chute du prix du baril« .

 

Droits de l’enfant en France

Près de deux semaines après l’audition de la France devant le comité des droits de l’enfant, l’ONU a finalement publié son rapport. Un rapport qui est loin d’être satisfaisant et dans lequel l’organisme réclame beaucoup d’efforts de la part de l’hexagone.

 

Quel est le bilan pour la France ?

La France, représentée par Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat chargée de l’enfance, a dû rendre des comptes au comité spécial de l’ONU les 13 et 14 janvier dernier. Pour La Croix, Rossignol a préparé « soigneusement son examen de passage » en mettant en avant les efforts qui ont été accomplis par le gouvernement durant ces dernières années.

Mais en parallèle, des organismes et associations de défense des droits de l’enfant ont aussi « remis des rapports» souligne le quotidien. D’ailleurs, l’UNICEF a publié un « bilan alarmant » rappelle-t-il en faisant illusion au plaidoyer établi par l’organisme et publié le 13 janvier dernier, qui faisait état de la situation de nombreux enfants pauvres et vulnérables en France.

 

France : mauvaise élève

« Droits de l’enfant : France, une mauvaise élève », ceci résume le rapport publié par l’ONU le jeudi 04 février dernier. Pour Le Monde, il s’agit d’un « inventaire à la Prévert peu flatteur ». D’ailleurs, « aucun pays ne sort de l’exercice avec les félicitations du jury » souligne le quotidien.

En tout, le rapport contient 20 pages de recommandations auxquelles, Le Monde apporte plus de précisions : « la persistance de la discrimination raciale et de la stigmatisation à l’égard des enfants roms » a été particulièrement soulevée explique le quotidien tout comme « l’absence des données chiffrées sur la maltraitance au besoin de renforcer les efforts de lutte contre les stéréotypes ». De plus, le comité a critiqué « le manque d’accès aux droits des enfants souffrant de handicap et de mauvais traitements dans les institutions » ajoute-t-il.

Et, « plusieurs sujets (abordés lors de cette audition) ont déjà été pointés en 2009 » note le quotidien. D’ailleurs, ceci a été vivement critiqué par le comité qui a remarqué que « le comité tance de nouveau la France ».

 

L’ONU lance un appel contre les punitions corporelles

Parmi les différents points sur lesquels le comité a critiqué, les « punitions corporelles » ont particulièrement été soulignées. Ainsi, l’ONU appelle « l’interdiction des punitions corporelles » en France rapporte L’express.

En effet, l’organisme a « expressément demandé l’interdiction des châtiments corporels dans tous les milieux, y compris au sein de la famille » explique le quotidien. Pour La Croix, cette demande est une « sommation de l’ONU pour faire adopter une loi interdisant les punitions corporelles en France » et elle risque de « mettre mal à l’aise le gouvernement ». Malheureusement, regrette-t-il, « ce sujet sensible continue à susciter en France des levées de bouclier, alors que la plupart des pays d’Europe ont pu légiférer sans problème ».