Zika : le combat continue

Depuis huit mois, le virus Zika terrorise les pays de l’Amérique Latine et particulièrement le Brésil. A quelques mois de l’ouverture des Jeux Olympiques de Rio, le pays est plus que jamais en guerre contre le virus.

 

Brésil lance l’opération « Zika Zéro »

Le Brésil est le pays le plus affecté par le virus Zika. En 2015, 1,5 millions de personnes ont été affectées dans le pays, dont trois ont succombé. Depuis le mois d’octobre dernier, les autorités brésiliennes ont recensé 3.852 cas suspects et 462 nouveau-nés présentent des microcéphalies.

Ce drame intervient alors que le pays s’apprête à accueillir un événement international très important. En effet, Brésil devra recevoir les épreuves des Jeux Olympiques à partir du 5 au 21 août prochain à Rio de Janeiro.

Mais malgré les inquiétudes croissantes des organisateurs et des participants à ces J.O., Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, a tout de même assuré que « cette situation ne compromet pas les Jeux Olympiques ».

Ainsi, le gouvernement a lancé le samedi 13 février dernier, l’opération « Zéro Zika ». Il s’agit d’une campagne de sensibilisation nationale pour lutter contre le virus Zika. Durant cette opération, 220.000 militaires seront mobilisés dans les 350 villes du pays. Chaque jour, ils devront effectuer des visites auprès de chaque foyer et informer les occupants des risques du virus et des préventions à prendre pour lutter contre la maladie (notamment les moyens à utiliser pour éliminer les moustiques responsables).  En tout, ils devront visiter quatre millions de foyers à travers tout le pays.

 

Zika : les avis sont partagés

Si le virus Zika a toujours été soupçonné de causer des malformations congénitales, notamment des microcéphalies, une équipe de chercheurs argentins ont récemment contredis cette hypothèse dans leur rapport qui a été publié vers le début du mois de février dernier.

Ainsi, ces chercheurs avancent que les microcéphalies ne sont pas provoquées par le virus Zika mais plutôt par l’insecticide pyriproxyfène. Un insecticide que le gouvernement brésilien verse dans ses réservoirs d’eau pour empêcher les moustiques du genre Aedes aegypti d’atteindre l’âge adulte. Il faut rappeler que ce genre de moustiques ne transmettent pas seulement le Zika, ils transmettent aussi la fièvre jaune, la dengue et le chikungunya.

Après avoir étudié cette hypothèse, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) l’a fortement écartée. Selon Tarik Jasarevic, son porte-parole, « Il n’y a aune preuve qui suggère que le larvicide pourrait être la cause de l’explosion actuelle de cas de microcéphalie dans le nord du Brésil ».

De plus, une équipe de chercheurs brésiliens de l’Université de la PUC-Parana vient d’apporter un élément confirmant le lien entre le virus Zika et les microcéphalies. En effet, en effectuant des analyses sur des échantillons de tissus cérébral venant de la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz), ces chercheurs ont « localisé la présence du virus » dans ces tissus. Selon les explications apportées par Lucia Noronha, professeur dans cette université, « le virus provoque des lésions dans le cerveau ».

Cette étude confirme alors l’hypothèse originale qui soupçonnait le virus Zika d’être la cause des récents cas de microcéphalies au Brésil. En tout cas, une équipe de chercheurs de l’OMS devrait débarquer au Brésil le 23 février prochain afin d’apporter plus de précisions sur ce virus et de déterminer son véritable lien avec l’augmentation des cas de microcéphalies qui ont été enregistrés dans plusieurs pays de l’Amérique Latine depuis l’année dernière.