Zika : le cauchemar continue

Depuis l’année dernière, les pays du continent américain sont terrorisés par le virus destructeur Zika. Aujourd’hui de nouveaux décès ont été signalés et un nouveau mode de transmission risque d’aggraver la situation qui est déjà préoccupante. 

 

Libre accès à l’avortement et aux méthodes contraceptives

Face à la propagation rapide de Zika, les Nations Unies ont lancé un appel, le jeudi 05 février, auprès des dirigeants des pays affectés par le virus de faciliter l’accès des femmes aux méthodes contraceptives et même à l’avortement.

En rappel, le virus a de violentes conséquences sur les femmes enceintes et beaucoup plus précisément, sur leur fœtus. En effet, il peut affecter le développement cérébral et causer une microcéphalie chez l’enfant.

Au Brésil, 3.893 bébés, qui sont nés durant l’année 2015, souffrent actuellement de microcéphalies. Et leurs mères ont toutes été affectées par le virus Zika pendant leur grossesse.

Ainsi, pour limiter les dégâts, l’ONU recommande la contraception et l’avortement. Deux pratiques interdites, surtout l’avortement, dans plusieurs pays de l’Amérique Latine, qui sont majoritairement chrétiens.

Au Brésil et en Colombie l’IVG n’est permis qu’en cas de viol ou si la grossesse représente un danger pour la mère. En Equateur, en Jamaïque, au Paraguay, au Honduras, au Guatemala, au Suriname, à Haïti et au Venezuela, il n’est permis que si la vie de la mère est menacée. Au Salvador, il est totalement interdit et ceci qu’importe les circonstances. Seules la Guyane et la Martinique autorisent l’avortement durant les trois premiers mois de grossesse.

 

De nouveaux décès signalés

Pendant ce temps, le virus continue à faire des victimes. En Colombie, trois décès de personnes ayant été atteintes par le virus ont été annoncés par l’Institut national de la Santé (INS) le vendredi 05 février.

Selon les précisions apportées par Martha Lucia Ospina, directrice de l’INS, ces trois personnes ont toutes été atteintes par le syndrome de Guillain-Barré, qui est l’un des principaux impacts du virus Zika.

Le syndrome de Guillain-Barré est une maladie qui atteint le tissu nerveux (les racines rachidiennes et les nerfs). Il se traduit par des paralysies progressives au niveau des membres et du visage jusqu’à une paralyse définitive.

Après le Brésil, la Colombie est le deuxième pays le plus affecté par Zika. Depuis l’année dernière, 13.500 cas ont été détectés dans le pays et une centaine de nouveau-nés présentent une microcéphalie.

A Porto Rico, Alejandro Garcia Padilla, le gouverneur  a décrété « l’état d’urgence sanitaire » dans le pays où 19 cas ont été détectés et recommande à son tour à toutes les femmes d’éviter de tomber enceintes.

 

Transmission par voie sexuelle

Et la situation risque de s’aggraver puisque un nouveau mode de transmission, dévoilé en début de semaine, pourrait accélérer la propagation.

En effet, le mardi 2 février, les autorités de santé américaines ont détecté un cas au Texas, aux Etats-Unis. Ce qui est alarmant avec ce nouveau cas, c’est que le malade a attrapé le virus après avoir eu une relation sexuelle avec une personne affectée, qui rentrait récemment de Venezuela.

Actuellement, cette transmission par voie sexuelle n’a pas encore été confirmée par les scientifiques. Mais si elle se confirme, c’est sûr que cela va contribuer à la propagation du virus et l’impact serait alors catastrophique.

La situation est donc plus que jamais alarmante d’autant plus que la maladie ne possède toujours pas jusqu’à ce jour, ni de médicaments ni de vaccin. Dans les cas beaucoup moins sévères, les médecins optent pour le traitement des symptômes en utilisant, notamment, des médicaments à base d’antalgiques.