Soudan du sud : paix incertaine pour les réfugiés

Après deux ans et demi de guerre civile, un accord a finalement été trouvé l’année dernière entre les deux camps rivaux du Soudan du Sud. Mais cet accord ne semble toujours pas avoir de l’impact sur les conditions de vie déplorables de plusieurs milliers de soudanais.

 

Soudan du Sud, ravagé par deux ans de guerre civile

Le Soudan du Sud a traversé pendant deux ans une terrible guerre civile. Tout commence le 15 décembre 2013, quand le président Salva Kiir a accusé Riek Machar, son ancien vice-président de comploter un coup d’Etat.

Le lendemain, le gouvernement a annoncé avoir « déjoué un coup d’Etat ». De violents combats ont alors éclatés entre les partisans des deux parties. Mais au fur et à mesure que la violence s’intensifiait, le conflit a pris une toute autre dimension : l’ethnique.

Ainsi, Soudan du Sud était devenu le théâtre de violences extrêmes inter-ethniques: massacres, tortures et viols de masse notamment contre des civils appartenant aux tribus de Dinka et Nuer (auxquelles appartiennent respectivement les deux hommes).

En Août 2015, un accord de paix a finalement été signé entre les deux parties en conflits. Mais la paix n’est pas pour autant assurée car plusieurs litiges les opposent toujours.

En effet, dans la partie sud du pays, les forces armées gouvernementales continuent de chasser les Nuer de Riek Machar. De plus, le président Kiir a décidé depuis le 24 décembre dernier de fonder 28 Etats en remplaçant les 10 déjà existants. La situation risque alors de se dégrader de nouveau.

 

Plus de 200.000 réfugiés

Et comme dans tout autre conflit, les premières victimes sont toujours les civils. Depuis ces deux ans de guerre civile, une grande majorité d’entre eux ont quitté leurs foyer pour trouver refuge auprès des camps protégés par l’ONU.

En tout, près de 201.257 réfugiés sont répartis dans les six bases installées par les Nations Unies. Plus de la moitié d’entre eux, soit 122.000, vivent dans le camp de Bentiu, situé dans le nord du pays. 48.000 autres dans celui de Malakal, dans le nord-est et le reste, réparti dans les deux camps situés à Juba, la capitale.

Mais même s’ils sont sous la protection des casques bleus des Nations Unies, ces réfugiés ne sont pas pour autant à l’abri du danger. En effet, la menace d’une éventuelle attaque est toujours bien présente.

En outre, leurs conditions de vie sont catastrophiques : ils souffrent de diverses maladies, généralement contagieuses comme la rougeole, le paludisme…

Mais si ces quelques 200.000 personnes ont réussi à atteindre les camps de l’ONU, près de 1,4 million de déplacés restent encore sans protection ni aide, quelque part dans le pays.