Plan de lutte contre la pauvreté, trois ans plus tard

Face à l’accroissement de la pauvreté en France, plusieurs associations se sont réunies mercredi dernier pour pointer le gouvernement. Ne tardant pas à réagir, celui-ci a assuré que la lutte contre la pauvreté reste une « priorité » pour la France.

 

Les ratés du plan de lutte contre la pauvreté

Selon les dernières données de l’Insee concernant la pauvreté en France durant l’année 2014, près de quatre millions de ménages vivent avec moins de 1.002 euros par mois, soit 8,6 millions de personnes. Ainsi, 14,2% des français vivent donc sous le seuil de la pauvreté. Une légère hausse donc par rapport à l’année 2013 qui n’a enregistré que 14%.

Pour comprendre cette hausse, les 39 associations membres du collectif Alerte se sont réunies, le mercredi 17 février dernier, pour faire le point sur l’application du plan de lutte contre la pauvreté, depuis sa création en 2013.

Malgré certaines avancées de ces deux dernières années, le collectif a tout de même signalé les « insuffisances » ainsi que les « retards » du gouvernement quant à l’application de certains points importants stipulés dans ce plan.

En effet, Alerte dénonce la situation critique de l’emploi, de l’hébergement et du logement dans toute la France qu’il considère comme étant un « échec » qui risque de nuire à la société. De plus, le collectif réclame plus d’implication de la part du gouvernement dans la lutte contre le non recours en soulevant que le taux de recours à l’Aide complémentaire santé (ACS) restait encore trop faible. De même, il réclame aussi l’amélioration des  dispositifs d’accompagnement, qu’il estime pour le moment comme étant « sous-calibrés », surtout pour les jeunes.

 

Le gouvernement réplique

Face à ces plusieurs remarques, le gouvernement n’a pas tardé à répliquer. Dès le lendemain, soit le jeudi 18 février, Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat chargée de la lutte contre l’exclusion a assuré que « la lutte contre la pauvreté est une priorité pour le gouvernement ».

Bien qu’elle reconnaisse l’imperfection de la mise en application du plan de lutte contre la pauvreté, elle rappelle tout de même que ce plan permet d’aider 2,6 millions de personnes à travers la France. Par an, chacune d’entre elles bénéficie de 1.000 euros, soit au total environ 2,7 milliards d’euros.

Concernant le taux de retour, la secrétaire d’Etat a signalé que le nouveau dispositif d’aide aux travailleurs à revenus modestes : la prime d’activité a un taux de recours satisfaisant depuis son lancement (50%). De plus, elle a déclaré avoir mis la pression sur les préfets pour qu’il remette leurs schémas départementaux de domiciliation dans le plus bref délai. Finalement, Mme Neuville a annoncé qu’un premier accueil social inconditionnel devrait s’ouvrir d’ici la fin 2016 pour que toutes les personnes en difficulté puissent être informées et orientées.