Mer Méditerranée : un élément clé de la crise migratoire

Depuis le début de l’année, la hausse alarmante des noyades sur la mer Méditerranée inquiète l’Europe. Pour y remédier, plusieurs opérations sont en pleine préparation pour pouvoir assister et sauver les migrants en cas de naufrages.

 

Le bilan s’alourdit en mer Egée

Récemment, l’Organisation internationale pour la migration (OIM) a prévenu que le nombre de migrants qui vont débarquer en Europe sera beaucoup plus important cette année par rapport à l’année dernière.

En effet, depuis le début de cette année, plus de 76.000 migrants sont arrivés sur le territoire européen par la voie maritime, soit dix fois plus par rapport à l’année 2015 durant la même période. Une grande partie d’entre eux proviennent principalement de la Grèce et de l’Italie après avoir effectué une traversée dangereuse sur la mer Méditerranée.

Et cette hausse des traversées s’accompagne d’une hausse des noyades. Depuis le mois de janvier, 400 personnes ont ainsi perdu leur vie suite au naufrage de leurs embarcations.

D’ailleurs, le lundi 08 février dernier, deux nouveaux naufrages ont eu lieu en mer Egée, au large des côtes turques. Le bilan est lourd, en une seule journée, au moins 38 personnes ont perdu leur vie.

Le premier s’est produit au large d’Edremit, dans le nord de Dikili, où une embarcation, qui transportait 40 passagers, a coulé à cause de la surcharge. D’après les données publiées par la presse Dogan, au moins 27 personnes ont perdu la vie, dont 11 enfants et seules quatre personnes ont survécu.

Le deuxième drame survient au large de Dikili mais cette fois dans la province d’Izmir. Dans ce deuxième naufrage, les autorités ont recensé au moins 11 morts.

Durant ces deux naufrages, plusieurs personnes sont toujours portées disparues et les autorités turques continuent à effectuer des opérations de recherche par voie maritime et aérienne.

 

Opération de sauvetage en mer Méditerranée

Avec cette hausse importante des noyades, la mer Méditerranée devient la route la plus meurtrière du monde. Ainsi, l’ONG SOS Méditerranée, en collaboration avec Médecins du Monde prévoit de lancer son opération d’assistance et d’aide médicale en Méditerranée le 25 février prochain.

Pour ce faire, l’ONG va utiliser un ancien navire des garde-côtes allemands  dénommé « Aquarius ». Ce bateau, de 77 mètres de long pour 12 de large, est doté d’une clinique, d’un espace sanitaire et pourra accueillir entre 500 et 800 migrants.

« Aquarius » sillonnera toute la mer Méditerranée et principalement les zones dangereuses dans la partie sud de l’Italie. Son principal objectif sera alors de secourir les embarcations en difficulté. Une fois à bord, les migrants seront ensuite accueillis par une équipe médicale de Médecins du Monde.

Actuellement, ce navire se trouve à Sassnitz, en Allemagne et devrait faire escale à Marseille avant de rejoindre Lampedusa vers le 20 février. Selon l’ONG SOS Méditerranée, cette opération respectera les règles internationales maritimes et s’effectuera en coordination avec le Maritime Rescue Coordination Center (MRCC) basé à Rome, en Italie.

A la suite de cette première opération, prévue pour une durée de trois mois, plusieurs autres navires devraient venir en renfort pour couvrir toutes les zones de détresse assure l’ONG.

 

Opération de surveillance en Mer Méditerranée

En parallèle, la Grèce et l’Italie réclament plus de solidarité de la part des autres pays européens. En rappel, ces deux pays sont devenus les principales portes d’entrée des migrants vers l’Europe. Depuis le début de l’année, ils ont enregistré respectivement 70.365 et 5.898 entrées.

Avec la Turquie, qui abrite actuellement plus de 2,7 millions de migrants, les deux pays ont demandé, le mercredi 10 février, l’accord des pays membres de l’OTAN pour le lancement d’une opération de surveillance en mer Egée.

L’objectif de cette mission est d’apporter « une vision claire » sur la situation réelle en mer Egée et particulièrement sur l’activité des passeurs du côté de la Turquie. De plus, elle apportera une aide précieuse à Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières de l’Union Européenne.

Ce jeudi 11 février, les 28 ministres de la défense de la coalition devront se réunir à Bruxelles pour discuter de cette demande. Si elle est acceptée, la mission sera dirigée par Berlin et les migrants secourus seront envoyés sur le sol turc.