Darfour : la détresse des déplacés

Au Darfour, la situation se dégrade de jour en jour. Actuellement, un bon nombre de ses habitants ont préféré quitter la région et se retrouvent actuellement dans une situation humanitaire critique.

 

Une situation catastrophique

Darfour est une région dans la partie Ouest du Soudan. Depuis 2003, la région est devenue le théâtre de violents affrontements entre les forces pro-gouvernementales et celles des rebelles.

Depuis, plus de 300.000 personnes ont perdu la vie et plus de 2,5 millions ont été obligées de quitter leur foyer pour survivre. Face à ce bilan catastrophique, Omar al Béchir, le président actuel du pays, est accusé de crimes de guerre, de crime contre l’humanité et de génocide dans cette région, et ceci depuis 2009 par l’ONU et la Cour Pénale Internationale.

Néanmoins, il a décrété un « cessez-le-feu » depuis l’année dernière. Pourtant, le 15 janvier, de nouveaux combats éclatent dans la région de Jebel Marra (Darfour) considérée comme étant le principal fief du groupe rebelle l’Armée de libération du Soudan (SLA) menée par Abdel Wahid Nour.

Ces nouveaux affrontements ont conduit au déplacement de plus de 38.000 personnes, a indiqué le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha), vers l’Etat du Darfour-Nord et plus de 50.000 vers l’Etat du Darfour-Centre.

 

Ouverture à l’aide humanitaire

Actuellement, ces personnes vivent dans des conditions critiques, elles « manquent pratiquement de tout » a souligné Marta Ruedas, la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan lors de son entretien avec un journaliste de l’AFP. Pourtant, l’accès à cette région, située dans une zone montagneuse est limité par le gouvernement.

En tout cas, un premier convoi humanitaire a tout de même pu atteindre une base de la mission de paix conjointe ONU-Union africaine au Darfour, la Minuad, située à Sortoni le jeudi 11 février dernier.

La base de Minuad installée à Sortoni depuis 2007, dans le Darfour-Nord, abrite actuellement près de 23.000 déplacés dont 90% d’entre eux sont des femmes et des enfants.

Durant ce premier convoi, 24 camions ont transporté de la nourriture, des fournitures médicales ainsi que des tentes pour tous les déplacés enregistrés dans ce camp.

« Ces gens ont marché des kilomètres ou voyagé à dos d’âne ou de chameau, certains ont été forcés de fuir dès que les combats ont frappé leur village et n’ont pas eu le temps de rassembler leurs effets personnels ou de la nourriture » s’est confiée Samantha Newport, porte-parole de l’Ocha à l’AFP.