Haïti : l’éradication du choléra demande plus d’engagement

Le nombre de cas de choléra en Haïti est passé de 350 000 à 36 000, de 2011 à 2015. L’épidémie reste pourtant une menace dans le pays. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) attend plus d’engagement de la part de la communauté internationale pour son éradication.

 

Les réponses à court terme et à long terme

L’UNICEF et l’ONU ont élaboré, en partenariat avec le Ministère de la santé haïtien et l’institution publique en charge de la gestion de l’eau potable et de l’assainissement à Haïti, une stratégie de réponse rapide. « Dès qu’un cas de choléra suspect est rapporté, ces équipes sont mobilisées pour se rendre dans les communautés concernées et établissent un cordon sanitaire avec les familles affectées, mais aussi avec le voisinage », souligne le Représentant de l’UNICEF. Des sérums, thérapies de réhydratation orale et services d’assainissement sont fournis aux victimes de l’épidémie. Cela a permis de réduire le nombre de cas de 90 % depuis 2011.

La réponse d’urgence est adaptée à l’explosion de la propagation du choléra, mais il faut également penser à des mesures durables. Une campagne nationale d’assainissement a été lancée en 2014 par l’ONU pour augmenter l’accès à l’eau potable dans 16 communes affectées par la maladie et réduire la pratique de la défécation en plein air. « Depuis le début de cette campagne, plus 20.000 personnes vivent désormais dans des zones où la défécation en plein air a été éradiquée »,  salue Marc Vincent.

 

Plus d’engagement pour éradiquer le choléra

Le choléra ne sera éradiqué que par un engagement fort de la communauté internationale, d’après le Représentant l’UNICEF. « Les enfants sont très vulnérables en Haïti, non seulement au choléra, mais aussi à toutes les maladies hydriques », a-t-il déclaré. Dans son entretien avec la Radio des Nations Unies, il précise que les maladies hydriques sont la deuxième cause de mortalité infantile dans le pays.

Le Représentant de l’UNICEF a déclaré que « du point de vue financier, la réponse rapide est dans une situation assez difficile ». Ce sont les partenaires humanitaires qui finançaient la réponse rapide, si ce financement diminue, les effectifs devront aussi diminuer. Marc Vincent appelle donc la communauté internationale à maintenir cette stratégie de réponse rapide en finançant les 2 millions de dollars nécessaires. « Il convient aussi de passer d’une réponse rapide à un financement à plus long terme, plus stable et pérennisé », ajoute-t-il.

La stratégie à long terme nécessite davantage de fonds pour assurer l’accès à l’eau potable et la fin de la défécation en plein air pour l’ensemble des communautés touchées par le choléra. Le Responsable de l’UNICEF estime à 24 millions de dollars la somme supplémentaire nécessaire pour continuer le travail.