Choléra : le combat est loin d’être terminé

Six ans après son apparition à Haïti, le choléra continue à faire des victimes. Si une forte baisse a été remarquée ces dernières années, les médecins redoutent actuellement un possible remonté après l’identification de plusieurs cas d’infection.  

 

Une épidémie persistante

Une épidémie de choléra sévit en Haïti depuis 2010. A cette époque, un volume d’excréta a été déversé par les agents de la MINUSTA, originaires de Népal, dans la rivière Meye. Cette rivière a ensuite contaminé le fleuve Artibonite. La forte propagation a commencé à cet instant puisque le fleuve était non seulement utilisé pour les besoins quotidiens mais aussi pour l’irrigation des terres (25.000 hectares). Et la pauvreté du pays suite au violent séisme n’a fait qu’aggraver la propagation.

Actuellement, l’épidémie est loin d’être maîtrisée. Entre janvier et mai, le ministère haïtien de la santé publique et de la population a fait état de 16.882 cas suspects. Certes, ces chiffres sont toujours alarmants mais ils le sont moins par rapport aux années précédentes. En 2015, le pays comptait 36.000 cas contre 350.000 en 2010 et 2011. Côté décès, le choléra a fait 9.000 morts dont 168 depuis le début de cette année 2016. Une forte baisse est ainsi remarquée que ce soit côté contamination ou côté décès.

Mais dernièrement, le corps médical haïtien tremble de nouveau. Pour cause, 812 personnes souffrant de maladies diarrhéiques ont été recensés au cours de ces cinq dernières semaines. « Nous avons reçu des enfants, des adultes et des vieillards. Tous étaient affectés par la diarrhée » s’est alarmé le docteur Jasmin Paul, épidémiologiste à l’hôîtal public de Hinche. Et parmi ces malades, les médecins ont pu confirmer des cas de choléra.

 

Une maladie des pauvres

Originaire d’Asie, le choléra débarque en Afrique et au Moyen-Orient vers le XIXème siècle. Il s’agit d’une « infection intestinale aiguë » provoquée par la consommation d’eau et d’aliments qui ont été contaminés par le « bacille Vibrio Cholerae ». Dans les 80 à 90% des cas, la maladie est asymptotique ou alors modérée la faisant confondre à une simple diarrhée. Mais dans les cas plus sévères, il se manifeste par de violentes diarrhées et des vomissements qui entrainent une déshydratation sévère chez la personne contaminée.

Sans traitement rapide, cette déshydratation peut être fatale surtout chez les enfants et les personnes âgées. En effet, la personne infectée peut perdre 15 à 20 litre d’eau par jour.  Le premier traitement consiste alors à limiter la déshydratation en buvant une grande quantité d’eau propre riche en sels minéraux.

En outre, les mesures élémentaires d’hygiène sont toujours recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé pour prévenir la maladie comme l’utilisation de l’eau potable, le nettoyage des aliments, l’utilisation des toilettes… Et pour prévenir, les vaccins à administrer oralement sont assez efficaces. Comme la maladie n’existe que dans les pays pauvres, elle est considérée comme étant une maladie des pauvres.