Syrie : un peu de répit pour Alep

Depuis cinq ans, la Syrie est devenu le terrain de guerre des forces du régime, groupes rebelles, djihadistes et Kurdes. S’ajoutent à cette liste les forces militaires internationales. Cette guerre a déjà fait 280 000 morts et des millions de réfugiés. Mercredi, la Russie a annoncé un cessez-le-feu pour stabiliser la situation. Les Etats-Unis restent vigilants quant au respect de cette trêve.

 

Un cessez-le-feu de 48 heures

Dans la journée du mercredi 15 juin, le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a mis en garde le président syrien Bachar Al-Assad et son allié russe à respecter la cessation des hostilités. Cette mise en garde reflète la « frustration » des Etats-Unis face à l’accentuation de la violence, d’après le porte-parole du département d’Etat, John Kirby. Il ajoute que les Etats-Unis « examinent activement les options à disposition ». Le soir même, le ministère russe de la défense a annoncé : « à l’initiative de la Russie, un régime de silence est entré en vigueur à Alep pour 48 heures le 16 juin à 0 h 01 afin de réduire le niveau de violence armée et stabiliser la situation ».

Sur le terrain, les combats entre forces du régime et rebelles alliés à des djihadistes au sud d’Alep continuent, faisant au moins 70 morts en 24 heures, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Cela montre une fois de plus la violation régulière de la trêve instaurée par Moscou et Washington le 27 février. « Il est manifeste que la cessation des hostilités est fragile et menacée, et qu’il est crucial d’instaurer une vraie trêve (…) la Russie doit comprendre que notre patience n’est pas infinie. En fait, elle est même très limitée, quant au fait de savoir si Assad va ou non être mis devant ses responsabilités », a déclaré le secrétaire d’Etat à Oslo. Les Etats-Unis sont « aussi prêts à demander des comptes aux membres de l’opposition qui continuent les combats en violation du cessez-le-feu », a-t-il ajouté.

 

Un hôpital bombardé

De son côté, Médecins du Monde a dénoncé le bombardement d’un hôpital soutenu par l’ONG dans cette localité suite à des raids aériens. Dans un communiqué, MdM a déclaré : « l’hôpital Omar Ben Abdulaziz, situé à l’est d’Alep et soutenu par Médecins du Monde (MdM), a été détruit. MdM condamne avec la plus grande fermeté cet acte qui, une fois de plus, bafoue les règles les plus élémentaires du droit humanitaire international qui s’appliquent aux lieux de soins ».

L’hôpital n’était pas directement ciblé, les bombardements visaient un bâtiment situé à dix mètres qui n’a subi que des dommages légers. « Cet hôpital fournissait des soins de santé primaires, des soins chirurgicaux et disposait d’un service de maternité », souligne le communiqué. Toutefois, cette attaque n’a fait aucune victime.

Les civils, les personnels de santé et les structures de soins sont quotidiennement menacés dans cette guerre. « Nous attendons une application urgente du droit international humanitaire », déclare le docteur Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde. L’intensification des combats a frustré les Américains et a poussé la Russie à annoncer ce cessez-le-feu.