Un peu de quiétude pour le peuple syrien

Après cinq ans de guerre, la Syrie va finalement entamer une trêve. Les parties en conflits ont décidé de baisser les armes depuis vendredi à minuit, mais vont-elles réellement respecter les clauses d’un contrat qu’ils n’ont même pas signé ?

 

Cinq ans de guerre sanglante

Dans quelques semaines, la guerre en Syrie va entrer dans sa cinquième année. Tout a commencé le 15 mars 2011, quand le peuple s’est manifesté pour dénoncer l’autorité du régime syrien. Rapidement, Bachar a riposté par la force et a décidé de mener une répression sanglante contre les contestataires à travers le pays. Plus les affrontements se multipliaient et plus le soulèvement se transformait en une guerre civile.

Mais dans cette guerre, ce sont les civils qui ont les plus payés. En tout, plus de 270.000 ont péri et plusieurs millions ont préféré fuir dont plus de 2,2 millions vers la Turquie. Pour ceux qui n’ont pas eu les moyens de quitter leur foyer, ils se sont retrouvés pris en otage par les sièges qui ont été imposés soit par le régime, soit par les rebelles.

Face à cette situation plus que catastrophique, les Nations Unies ont convié les deux parties à participer aux pourparlers de paix sur la Syrie, le 29 janvier dernier. Tant bien que mal, le régime et l’opposition se sont finalement rendues à Genève pour essayer de trouver un issu à cette guerre. Malgré l’ambiance tendue des premières discussions, Staffan de Mistura, l’émissaire spécial de l’ONU, se montrait « optimiste ».

Mais au moment où les pourparlers devaient débuter officiellement, le lundi 01 février, l’armée du régime de Bachar, appuyé par l’aviation russe, a décidé de lancer les offensives contre des régions contrôlées par les rebelles. A partir de là, tout espoir était tombé à l’eau et les pourparlers ont été annulés.

La violence s’est alors amplifiée, notamment dans la région d’Alep (dans l’Ouest du pays) qui est dans les mains des rebelles depuis plus de deux ans. Depuis, la communauté internationale, menée par Washington et Moscou se sont concertés pour trouver un accord de trêve afin de venir en aide aux civils mais en vain.

 

Une trêve, un espoir

Finalement, dans un communiqué conjoint, publié le lundi 22 février dernier, les Etats Unis et la Russie ont proposé un accord de « cessez-le-feu » au régime et à l’opposition. Cet accord prévoit une trêve pour une durée de deux semaines à travers le pays. Pendant ce temps, le régime doit donner l’accès à l’aide humanitaire pour que les ONG puissent apporter des aides et secours aux habitants des villes assiégées.

Malgré les hésitations des deux parties, elles ont finalement accepté la mise en application de cette trêve. Ainsi, elle est entrée en vigueur depuis vendredi 26 février à minuit et les combats ont cessé. Mais ce samedi, au matin, un attentat à la voiture piégée, orchestré par l’Etat Islamique s’est produit dans la province d’Hama, une zone où la trêve ne s’applique pas.

En rappel, la trêve ne s’applique pas aux groupes considérés comme étant des terroristes : Etat Islamique et le Front Al Nosra. D’ailleurs, les combattants des Unités de protection du peuple kurde, YPG (branche armée du Parti kurde l’union démocratique PYD), continuent à les affronter dans la province de Rakka.

En outre, il faut rappeler que cet accord est tout de même contraignant parce qu’aucune des deux parties concernées ne l’ont signé. D’ailleurs, Bachar a prévenu que la trêve sera immédiatement rompue si les rebelles essayent de profiter de ce répit pour contre-attaquer et si les pays étrangers les fournissent en armes. Quoi qu’il en soit, la mise en application de cette trêve redonne de l’espoir à l’ONU qui veut saisir cette occasion pour relancer les pourparlers de paix.