L’espoir fragile du peuple syrien

Après cinq ans de guerre sanglante, la Syrie effectue actuellement sa première trêve. Une semaine après sa mise en application, la trêve est toujours d’actualité mais l’espoir du peuple syrien reste fragile.

 

Pourparlers de paix à Genève : 9 mars prochain

Profitant de cette trêve en Syrie, l’ONU a relancé les parties en conflits (le régime syrien et l’opposition) pour la reprise des pourparlers de paix qui devraient débuter à partir du 09 mars prochain à Genève.

Normalement, ces pourparlers auraient dû reprendre le 07 mars mais pour des raisons logistiques et pour vérifier que la trêve est bien respectée, la date a été repoussée. D’ailleurs, en annonçant ce report, Staffan de Mistura, l’émissaire de l’ONU, a clairement expliqué que : « Nous analyserons au cours des prochains jours comment évolue le cessez-le-feu, et comment évolue l’accès à l’aide humanitaire, pour que ces sujets ne deviennent pas les otages des discussions et pour que les discussions ne deviennent pas l’otage de ces sujets ».

Mais à quatre jours de ces pourparlers, le Haut comité des négociations (HCN, comité qui regroupe les principaux partis de l’opposition syrienne) semble toujours hésitant et sème le doute quant à sa participation ou non aux discussions. Lors de son séjour diplomatique à Paris, Riad Hijab, coordinateur du HCN, a souligné que les conditions ne sont encore favorables pour envisager une reprise des pourparlers parce que « il n’y a pas de levée des blocus, pas de libération des prisonniers, pas de respect de la trêve et pas d’acheminement de l’aide humanitaire ». De son côté, Bachar accuse des violations de la trêve de la part de l’opposition et dénonce le transit d’armes du côté de la frontière turco-syrienne en faveur des groupes rebelles.

En outre, le peuple syrien a décidé de se manifester dans la journée du vendredi 04 mars. Après cinq ans de silence, le peuple profite de la trêve pour sortir de son silence. Ainsi, des centaines de syriens se sont regroupés dans la région d’Alep pour relancer les manifestations anti-régime du vendredi sous le slogan « la révolution continue ».

 

L’ONU reste confiante

Néanmoins, l’ONU reste confiante. Dans un entretien accordé à France24, Mistura a partagé son optimisme en déclarant que « quelque chose est en train de bouger dans la bonne direction », en faisant référence à la situation actuelle en Syrie.

Pour le moment, le régime tout comme l’opposition semble respecter la trêve a constaté l’émissaire spécial de l’ONU. De ce fait, le taux de mortalité a considérablement diminué dans les zones où le « cessez-le-feu » a été appliqué. Avant la trêve, certaines de ces zones enregistraient en moyenne 120 décès par jour.

En outre, l’acheminement des aides humanitaires vers les villes assiégées reste pour l’instant sans encombre. Dans les prochains jours, près de 154.000 personnes, prises en otage dans ces villes, devraient bénéficier des convois de l’ONU contenant de la nourriture, des produits d’hygiène, des couvertures… En tout, plus de 450.000 syriens sont toujours prisonniers dans ces villes assiégées que ce soit par le régime ou par l’opposition.

Le lundi 29 février dernier, les premiers convois étaient entrés dans la ville de Mouadamiyat al-Cham, une ville rebelle située au sud-ouest de Damas et encerclée par l’armée syrienne. Le vendredi 04 mars, les équipes de l’ONU ont préparé des convois pour Kafar Batna, une ville située à l’est de Damas et tenue par les rebelles. Ces convois sont prévus pour 20.000 personnes.