Zika : le voile commence à se lever

Depuis l’année dernière, Zika est devenu le premier ennemi de la santé mondiale. Actuellement, les diverses recherches ont permises d’apporter plus de réponses concernant ce virus.  

 

Etude sur le virus Zika

Le vendredi 04 mars, la revue Cell Stem Cell a publié le rapport d’étude des chercheurs des universités Johns-Hopkins (Baltimore), de l’Etat de Floride et Emory (Atlanta) concernant la relation entre le virus Zika et les problèmes neurologiques qui survenaient après une contamination.

En rappel, le virus Zika est soupçonné de causer des troubles neurologiques suite à l’augmentation excessive du nombre de nouveau-nés présentant de la microcéphalie et du nombre de personnes atteintes par le syndrome de Guillain-Barré dans les pays les plus touchés par le virus comme le Brésil ou encore la Colombie.

Mais alors que cette hypothèse n’était pas encore certifiée, des chercheurs américains ont décidé de s’y concentrer pour apporter plus de réponses. Chose faite puisqu’ils ont finalement pu prouver que le virus Zika est bien à l’origine du cortex cérébral.

En effectuant des expériences sur des cellules-souches humaines cultivées in vitro, ils ont remarqué que le virus se multipliait rapidement dans les cellules causant ainsi leur destruction. En seulement trois jours, le virus affectait 90% d’entre elles. La majorité des cellules infectées sont mortes et le reste n’arrivait plus à se développer normalement, ce qui correspond aux défauts observés dans un cerveau touché par la microcéphalie.

 

Etude sur les moustiques responsables

Par ailleurs, la revue en ligne Plos Neglected Tropical Diseases a aussi publié un rapport d’étude, cette fois d’une équipe franco-brésilienne dirigée par l’entomologiste Anna-Bella Failloux concernant le temps d’incubation pour qu’un moustique devienne un vecteur du virus.

Depuis le début de l’épidémie, les scientifiques ont attribué la transmission à deux types de moustiques : Aedes aegytpi et Aedes albopictus. Le premier est présent dans les grandes villes et le second, surnommé moustique tigre, est à la fois présent dans les villes et dans les forêts.

L’équipe de chercheurs a donc décidé d’élever les larves de ces deux moustiques dans le laboratoire de l’Institut Pasteur à Paris. Après les  avoir nourri de sang qui a été contaminé par le virus, ils ont disséqué chaque moustique pour observer le fonctionnement de leurs organes face à la contamination.

Ils ont ainsi constaté qu’une fois arrivée dans l’estomac, le virus est capable de se propager dans tous les organes, y compris les glandes salivaires, du moustique. Mais, la propagation du virus semble lente. En effet, selon ces chercheurs, il faudrait au moins 14 jours pour que le virus atteigne les glandes salivaires. Ce qui veut dire qu’un moustique ne peut devenir un vecteur du virus qu’au-delà de ce délai.

Ainsi, ces chercheurs ont dénoncé le manque d’implication des pays touchés dans l’immunisation de la population alors que les moustiques vecteurs existent en grand nombre dans ces pays, ce qui, selon eux, explique l’importante propagation du virus. En tout cas, le résultat de cette étude ne fait qu’affirmer le fait que la meilleure prévention contre ce virus est l’éradication des moustiques vecteurs.