Les actualités marquantes du 02 au 08 mars 2016

Au menu de notre revue de presse : la situation en Syrie

 

Lueur d’espoir pour le peuple syrien

Un cessez-le-feu est entré en vigueur dans plusieurs zones en Syrie. Cette trêve implique l’accès à l’aide humanitaire dans les villes assiégées et l’arrêt des bombardements entre le régime syrien et l’opposition. Jusqu’ici, la trêve est tout de même respectée mais va-t-elle durer ?

 

Trêve respectée malgré tout

Le 03 mars, l’ONU a félicité le respect de la trêve par les deux parties en conflits. D’ailleurs, l’organisation a évoqué des « progrès visibles » depuis l’entrée de cette trêve, le samedi 27 février dernier, rapporte Le Point. En effet, Staffan de Mistura a souligné « la nette baisse du nombre de civils tués » depuis l’application de cette trêve. Mais malgré ce bon début, l’envoyé des Nations Unies fait preuve d’un « optimisme prudent » soulève l’hebdo puisqu’il est conscient qu’il « suffit de peu pour que l’accord de trêve déraillé » explique-t-il.

Et cette fragilité s’exprime par des accusations mutuelles entre le régime et l’opposition. Le vendredi 04 mars, Riyad Hijab, le coordinateur du Haut conseil des négociations, a accusé le régime syrien et ses alliés (lors de son passage à Paris) « d’avoir menée durant la semaine écoulée 90 raids aériens, avec des armes sophistiquées » rapporte Le Monde. Selon Riyad, ces bombardements auraient causé la mort de plus de 60 personnes et ont blessé 150 autres. De son côté, Bachar al-Assad et son allié Moscou ont aussi accusé des violations de la part de l’opposition souligne France24. Le régime syrien a d’ailleurs demandé la fermeture de la frontière turque ajoute la chaine d’informations puisqu’ils redoutent un trafic d’armes en faveur des rebelles au niveau de cette frontière.

En tout cas, « même si cette trêve aura bien conduit à une décrue des violences, elle n’aura pas empêché les morts » soulève Le Monde en faisant référence aux 135 personnes déclarées mortes par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, le samedi 5 mars, durant cette première semaine de trêve. Il faut en effet rappeler que le régime syrien et Moscou continuent leurs attaques contre les groupes considérés comme étant « terroristes », ces derniers n’étant pas concernés par la trêve.

 

Une opportunité pour le peuple

Mais aussi fragile qu’elle puisse l’être, le peuple syrien compte bien profiter de cette trêve pour essayer d’apporter des changements dans leur vie. Ainsi, le vendredi 4 mars, des centaines de syriens vivant dans des zones tenues par les rebelles se sont manifestés contre le régime de Bachar rapporte Le Monde. Durant ce rassemblement, les manifestants hissaient le slogan : « la révolution continue ». Les syriens avaient l’habitude de se manifester pacifiquement tous les vendredis depuis 2011 jusqu’en 2013 où les répressions sanglantes ont commencé rappelle le quotidien. Cette manifestation a donc redonné l’espoir pour plusieurs personnes soulève Le Parisien, qui rapporte la déclaration de Abou Nouh, un opposant de la ville d’Alep : « Les gens sont contents, certains pleuraient de joie mais certains avaient une boule dans la gorge. Beaucoup de jeunes qui protestaient au début, étaient morts ».

Mais cette trêve est aussi l’occasion de redémarrer l’économie. En effet, profitant de ce répit, les taxis espèrent relancer leurs affaires rapporte TV5Monde. Ainsi, les taxis jaunes du pays ont parcouru les rues dans les villes tenues par les rebelles. La chaine d’information a pu interviewer quelques-uns de ces taxi-drivers. Parmi eux, Wahid, un chauffeur âgé d’une quarantaine d’années dans le quartier de Machhad, a partagé sa joie en déclarant : « les choses se sont améliorées et le nombre de clients a augmenté. J’ai commencé à aller au travail tous les jours dès 8h ». Et leur situation devrait s’améliorer puisque « les voitures sont devenues un objet de luxe à Alep » conclut Tv5Monde.

 

Une opportunité pour les pourparlers

De leur côté, Moscou et Washington poussent à la reprise des pourparlers lance Europe1. Ainsi, dans un communiqué de presse de la part du ministère russe des affaires étrangères a déclaré : « Les deux parties ont appelé à engager le plus tôt possible des négociations entre le gouvernement syrien et tout l’éventail de l’opposition, pendant lesquelles les syriens eux-mêmes devront déterminer l’avenir de leur pays » rapporte-t-il. Mais finalement, la date a été reportée pour le 14 mars prochain.

« Le régime ira négocier à Genève, l’opposition n’a pas encore tranché » titre Libération pour son édito. En effet, le régime syrien a déclaré le dimanche 6 mars que sa délégation allait participer aux négociations « puisqu’elle est invitée ». Par contre, le régime semble hésiter puisque le même jour, Riad Naassan Agha, porte-parole du HCN, a déclaré : que l’opposition « accepte de se rendre à Genève » pour réinstaller le doute, quelques heures après, en déclarant : « le HCN va évaluer la situation dans les prochains jours et prendre la décision adéquate ».

Actuellement, sa participation reste toujours incertaine, surtout à cause des événements de ces derniers jours. En effet, le lundi 07 mars, Riad Hijab a dénoncé le massacre de quelques dizaines de civils lors d’une attaque dans le gouvernorat d’Idlib par le régime et Moscou. Un événement qui a conduit  Le Monde a se demandé si « après ce « massacre » , l’opposition syrienne participera-t-elle aux pourparlers de paix à Genève? ».

 

La crise migratoire : un débat sans fin

En Europe, les pays européens continuent à peiner pour trouver une solution face à la crise migratoire. Plus que jamais, la question des migrants continue à partager les avis.

 

En France, le camp de Grande-Synthe enrage l’Etat

Le lundi 07 mars, Médecins sans Frontières a ouvert un camp de migrants à Grande-Synthe rapporte Paris Match. Il s’agit d’un camp de migrants « aux normes internationales» soulève le magazine. Faits en bois, 220 bungalows sont actuellement disponibles sur le camp, pouvant accueillir au moins 1.500 personnes.  Chaque cabane dispose d’un système de chauffage et est prévu pour accueillir quatre personnes. Depuis hier, entre 600 et 800 migrants se sont installés dans ce nouveau camp.

Mais face à ce nouveau camp, le gouvernement se montre particulièrement hostile soulève Le Figaro. Le quotidien consacre d’ailleurs toute une page pour expliquer « pourquoi l’Etat ne voulait pas d’un camp MSF à Grande-Synthe?« . Premièrement, le quotidien souligne que « l’emplacement du nouveau camp pose des problèmes de sécurité ». Selon l’Etat, le terrain représente un haut niveau de danger à cause du fait qu’il soit situé entre la gare de triage et l’autoroute 16 qui mène vers la Belgique. Puis, « l’Etat ne voulait pas pérenniser un camp à Grande-Synthe ». Pour le gouvernement, « réussir l’accompagnement de migrants, ce n’est pas le remettre dans un camp ». De leur côté, MSF estime que « le nouveau camp devra permettre d’arriver au même résultat, mais dans de meilleures conditions pour les migrants ». Enfin, Le Figaro soulève  « la crainte que les passeurs verrouillent le nouveau camp ». En effet, l’espace n’a pas été clôturé pour que les migrants acceptent de venir de leur plein gré, et c’est ce qui pose problème pour la préfecture a déclaré que « le nouveau terrain est ouvert aux quatre vents, il n’existe aucun moyen d’en contrôler les allées et venues ».

Mais à l’unanimité, la presse a déclaré que ce camp aux normes est « une grande première en France ». Les échos s’est ainsi demandé : « Combien coûte un camp comme celui de Grande-Synthe ? ». Selon les chiffres qu’il a recueilli auprès de MSF, l’hebdomadaire rapporte qu’il a fallu 3,1 millions d’euros pour mettre en place ce camp dont « 2,6 millions d’euros sont paés avec des fonds propres de MSF » et le reste provient de la ville de Grande-Synthe et de la communauté urbaine de Dunkerque. Tout en soulignant que « l’Etat n’a pas participé ». Pourtant, le Centre d’accueil de Calais coûte 25 millions soulève Les échos, alors qu’il a la même capacité d’accueil que le nouveau camp.

 

L’UE et Turquie : ambiance tendue

Le lundi 7 mars, un sommet « de la dernière chance », consacré à la migration s’est tenu à Bruxelles. Selon Le Monde, ce sommet prévoyait « un programme plus qu’ambitieux ». En effet, les pays membres de l’UE devaient trouver une solution face à la fermeture de la route des Balkans, faire en sorte que la Turquie apporte enfin son soutien, que la Grèce soit aidée et que l’espace Schengen soit rétabli.

En faisant référence à cette nécessité absolue de passer par la Turquie et par la Grèce pour trouver une solution, Le Figaro n’hésite pas à pointer du doigt « l’incapacité chronique de l’UE à relever les défis historiques par elle-même ». Ne mâchant pas ses mots, le quotidien trouve pathétique que l’UE doit « se mettre sous la coupe du régime islamo-conversateur de l’autoritaire Recep Erdogan et mendier quelques concessions auprès d’Ankara ». Pourtant, dans cette situation, c’est la Turquie qui en tire le plus d’avantages. En effet, Ankara « finissait par s’isoler diplomatiquement sur la scène internationale à cause de sa participation au conflit syrien » rappelle-t-il.

D’ailleurs, Ankara profite bien de la situation puisqu’elle vient de monter les enchères soulève La Croix. Ce mardi 08 mars, la Turquie vient de réclamer trois milliards d’euros d’aide en plus des trois milliards déjà promis dans l’accord qu’elle a signé avec l’UE vers le mois du décembre de l’année dernière. Face à une telle demande, « l’UE se donne dix jours supplémentaires pour finaliser un accord avec la Turquie » conclut-le quotidien.