Entre CO2 et El Niño, la terre brûle

Six mois après l’accord historique de Paris, la plus dure reste encore à faire : sa ratification. Mais force est de constater que les pays trainent à le faire alors que le réchauffement climatique se fait de plus en plus sentir.  

 

Mai, un autre record de chaleur

De nos jours, le réchauffement climatique se fait de plus en plus sentir. Et la publication de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) ne fait que le confirmer. En effet, l’agence a annoncé le jeudi 16 juin dernier que le mois de mai qui vient de s’écouler a une fois de plus battu un record de chaleur. Il s’agit donc du treizième mois consécutif le plus chaud jamais enregistré.

Depuis le début de cette année, la température moyenne enregistrée sur terre et sur les océans a dépassé de 1,07°C la moyenne du XXème siècle. Pour le mois de mai, elle était estimée à 14,7°C soit une augmentation de 0,87°C par rapport à la moyenne. Ce chiffre dépasse ainsi de 0,02°C le record de chaleur enregistré en 2015. Une augmentation qui n’annonce rien de bon et David Carlson, directeur du programme mondiale de recherche sur le climat à Genève a d’ailleurs soulevé : « L’évolution du climat que nous observons à ce stade cette année est de nature à nous alarmer ».

 

Entre El Niño et CO2

Mais pourquoi une telle chaleur ? Bien évidemment, il y a El Niño, le phénomène périodique climatique qui a entrainé une importante augmentation de la température mondiale et plusieurs bouleversements climatiques comme les intempéries qui se sont produites en France, en Allemagne ou encore les sévères périodes de sécheresse qui ont frappé les pays de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe. « Cette chaleur provient en grande partie des océans depuis les deux dernières années en raison du courant équatorial du Pacifique El Niño. Et bien qu’encore importante, l’anomalie de température était moins importante en mai que durant les derniers mois ».

Mais, « la forte intensité du courant El Niño explique seulement une partie de ces températures élevées » a souligné le scientifique. En effet, l’augmentation considérable des émissions mondiales en CO2 est aussi responsable de ces records de chaleur. Sur l’île d’Amsterdam, dans le Sud de l’Océan Indien, la concentration de CO2 a dépassé les 400 parties par million (ppm). Du jamais vu dans cette zone ! Et pourtant, malgré un tel désastre, les décideurs ne semblent pas pressés de ratifier l’accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement climatique à 2°C, voire même à 1,5°C. Jusqu’ici, seuls 17 pays principalement insulaires ont effectué la ratification. Hollande vient de la rendre officielle, le mercredi 15 juin dernier, pour la France mais cette ratification ne sera effective que lorsque les 21 autres membres de l’UE auront fait de même.