A bientôt El Niño, bonjour La Niña

Le phénomène météorologique, El Niño, a chamboulé la vie de nombreuses populations en Amérique latine, en Afrique subsaharienne et Asie du Sud-Est depuis de nombreux mois. Ses impacts resteront encore longtemps, mais l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) annonce déjà l’arrivée d’un autre phénomène qui lui est indissociable : La Niña. Cette dernière sera-t-elle plus clémente ?

 

La fin d’El Niño

L’institut météorologique australien (BOM) est la première agence météorologique au monde à avoir annoncé la fin du phénomène El Niño la semaine dernière. Il a remarqué que les indicateurs qui ont diminué depuis quelques semaines ont fini par reprendre des niveaux normaux. Même si le phénomène touche à sa fin, ses effets continuent de dévaster de mettre à mal de nombreux pays.

El Niño a débuté fin 2015 avec une élévation de la température de l’eau jusqu’à des niveaux jamais atteints depuis dix-neuf ans. Avec les sécheresses, inondations, insécurités alimentaires et conflits qu’il a engendrés, ses victimes s’élèvent à environ soixante millions de personnes dans 13 pays.

 

Un possible coup de froid pour le deuxième semestre de 2016

« Il y a 75 % de probabilité que La Niña soit installée dans les eaux du Pacifique à la fin de l’été », c’est ce que révèlent les données recueillies par la NOAA. Confinées depuis des mois dans les profondeurs, les eaux froides commencent à remonter. Normalement, la Niña est moins dévastatrice qu’El Niño. Les records battus par ce dernier depuis 2015 ont affaibli la capacité de résilience des populations. Il vaut donc mieux prévenir que guérir, d’autant plus que ce nouveau phénomène sera précédé d’une période de transition « neutre » et longue. Selon la NOAA, « le scénario le plus probable ressemble à la période 1999-2001, avec un courant froid modéré à fort, mais surtout très long, qui avait suivi El Niño de 1998. »

En général, La Niña se caractérise par la baisse de mercure dans l’Asie du Sud-Est et dans l’ouest de l’Amérique latine. D’un autre côté, la chaleur et les pluies vont s’intensifier dans l’est de l’Australie. Pendant que la mousson se calme en Inde, elle s’intensifie en Asie du Sud-Est. Par ailleurs, contrairement à ce qui se passe dans l’Atlantique nord, il y a moins d’ouragans dans le Pacifique durant les périodes de La Niña. Enfin, la Chaîne Météo met en garde contre un hiver plus froid, tout en précisant que d’autres facteurs peuvent également influer sur la distribution des masses d’air.

La Niña est généralement plus docile que son frère et elle n’est pas automatique. D’après la NOAA, « seules 14 El Niña ont été notées, pour 23 El Niño, dans notre registre historique, qui remonte à 1950 ». Toutefois, El Niño a fragilisé de nombreux pays. La période de transition nous laisse une petite marge pour nous préparer.