El Niño : une crise humanitaire mondiale

El Niño a déjà atteint son apogée en janvier dernier mais ses effets perdurent. Vu la situation humanitaire catastrophique de certains pays, l’ONU a sonné l’alarme pour sensibiliser la communauté internationale à intervenir dans l’immédiat.

 

Les séquelles du phénomène El Niño

L’actuelle période d’El Niño est l’une des plus dévastatrices jamais enregistrée, l’ampleur des dégâts en dit beaucoup sur son intensité. Entre inondations, sécheresses et autres catastrophes naturelles, le phénomène a mis à terre plusieurs pays  en passant par les îles du Pacifique,  l’Asie,  l’Amérique Latine et  l’Afrique.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), El Niño a affecté la vie d’au moins 60 millions de personnes à travers le monde dont plus de la moitié vivent sur le continent africain. En effet, plusieurs pays de l’Afrique Australe et de l’Afrique de l’Est comme le Zimbabwe, le Malawi,  l’Éthiopie, la Zambie, le Mozambique, le Botswana, la Namibie, le Soudan du Sud et  Madagascar ont été frappés par une sévère sécheresse depuis le mois d’octobre dernier. Actuellement, ils sont plus de 36 millions africains à souffrir de l’insécurité alimentaire.

Avec la malnutrition aigüe et les maladies liées à l’eau, c’est l’existence même des personnes qui est menacée. Et les enfants de moins de cinq ans sont les plus vulnérables. L’impact des sécheresses pourrait atteindre son sommet vers la fin de l’année 2016 si la situation n’empire pas avec l’arrivée de La Niña, chose que redoute le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

 

Les réactions se font attendre

L’Organisation des Nations Unies intensifie et multiplie les appels pour une intervention humanitaire dans les pays affectés. Selon elle, la communauté internationale doit agir maintenant pour combler les besoins humanitaires immédiats et renforcer la résistance des peuples touchés face aux futures menaces. Selon Izumi Nakamitsu, Administrateur adjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), il faut investir maintenant pour garantir une meilleure préparation de la population des zones les plus vulnérables au prochain phénomène El Niño et à d’autres problèmes.

Le plan d’intervention imaginé par l’ONU concerne 13 pays. Il inclut les besoins fondamentaux tels que l’alimentation, le soutien agricole, la santé, l’eau et assainissement. Il manque encore 2,2 milliards de dollars aux 3,6 milliards nécessaires sa mise en œuvre vu que certains pays n’ont pas encore finalisé leur plan d’intervention humanitaire, d’où l’appel de l’ONU. De son côté, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) priorise l’acheminement des fourrages et vaccins pour le bétail ainsi que des semences et engrais pour que les agriculteurs préparent la prochaine campagne de semis.

Le monde se réjouit aujourd’hui de la signature de l’accord universel sur le climat qui a été adopté lors du COP21 à Paris. Toutefois, il y a des situations urgentes qui ne peuvent attendre la ratification et la mise en œuvre de ces mesures à long terme.