El Niño accentue la famine en Éthiopie

Depuis l’année dernière, plusieurs pays de l’Afrique de l’Est doivent faire face à une sévère période de sécheresse. Parmi eux, l’Éthiopie a été le plus affecté et la situation humanitaire de ses habitants se dégrade de jour en jour.

 

La situation humanitaire se dégrade

L’Éthiopie fait face à une grave sécheresse depuis le mois d’octobre dernier. Bien que le pays soit habitué à ce genre de situation, il ne s’attendait pas à ce que la sécheresse soit aussi sévère. En effet, cette actuelle période  a été intensifiée par El Niño. Certes, le phénomène climatique a atteint son apogée depuis janvier dernier mais ses effets perdurent et risquent de s’étaler tout au long de l’année.

En trois mois, le nombre de woredas (cantons), déclarés en état d’urgence humanitaire, a augmenté considéraablement. Classés en priorité selon le niveau d’urgence, ils ont été 219 en mars contre 186 en décembre à avoir l’indice 1, soit une hausse de 18%. La priorité 1 indique une grave pénurie limentaire dans la zone pouvant entrainer la malnutrition et même la mort.

Selon l’ONU, cette catastrophe affecte près de 10,2 millions d’éthiopiens à travers le pays, soit plus de 10% de la population totale. Souffrant du manque d’eau et de la famine, ces personnes ont un grand besoin urgent d’aide humanitaire. Parmi elles, les enfants de moins de cinq ans sont les plus en danger puisque 2,2 millions d’entre eux souffrent de sous-nutrition dont 450.000 risquent « la malnutrition aiguë sévère » prévoit l’UNICEF.

 

Une meilleure gestion de la crise

Depuis ces cinquante dernières années, il s’agit de la pire sécheresse que l’Ethiopie ait jamais connue. Cette situation rappelle amèrement le spectre de la famine de 1984 quand le pays a traversé une sévère période de sécheresse ayant causé la mort de plus de 400.000 éthiopiens dans le nord du pays.

Pour l’instant, les autorités locales et les organisations humanitaires sur place assurent qu’aucun décès lié à la famine n’a encore été signalé. D’ailleurs, John Graham, représentant de l’ONG Save the Children estime que « la crise est bien gérée ». De plus, le gouvernement éthiopien a rapidement pris des mesures en ajoutant 766,7 millions de dollars sur ses propres fonds entre 2015 et 2016. En outre, il prévoit de mettre en place un programme d’accompagnement des fermiers et des agriculteurs pour qu’ils puissent reprendre leurs activités dès l’arrivée des pluies.

Néanmoins, le gouvernement a lancé un appel aux dons depuis décembre dernier, lors de son passage à Addis Abeba. Selon ses estimations, il faudra environ 1,4 milliard de dollars pour éviter que le drame de 1984 ne se reproduise pour cette année. Or, pour le moment, à peine la moitié de cette somme n’a été collectée. Il faut croire que « l’Ethiopie n’a pas pu attirer assez l’attention » regrette Mitiku Kassa, ministre chargé de la gestion des catastrophes et de la sécurité alimentaire.