Grèce toujours préoccupée par la crise migratoire

Le nombre de traversées vers la Grèce connait un important recul depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie. Néanmoins, le drame continue en mer Egée et la situation devient de plus en plus dans les centres d’accueil.

 

Un nouveau naufrage en Crète

Ce vendredi 03 mai, la Grèce a mené une opération de sauvetage d’une grande envergure en mer Méditerranée. Très tôt ce matin, un bateau de 25 mètres de longueur a chaviré au large de la Crète, à 75km au sud de l’île.  En provenance de l’Afrique, ce navire a transporté au moins 700 personnes a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations.

Face à un navire à moitié coulée, la police portuaire grecque a déployé deux patrouilleurs, un hélicoptère et un avion, appuyés par quatre bateaux qui passaient dans cette zone à ce moment-là. En tout, 340 personnes ont pu être sauvées tandis que cinq corps sans vie ont été repêchés. Les recherches sont toujours en cours pour trouver le reste des passagers.

Jusqu’ici, l’itinéraire exact du navire reste indéterminé. Des questions se posent alors : le bateau voulait-il rejoindre l’Italie ou plutôt  la Grèce mais cherchait à contourner la force maritime de surveillance de l’Otan installée entre les côtes turques et les îles grecques. En tout cas, ce naufrage laisse penser que les passeurs n’hésitent pas à choisir des voies dangereuses pour atteindre leur but.

Cet événement survient quelques jours à peine après l’interception d’un navire dirigé sur la même zone par deux passeurs présumés par les garde-côtes grecs, le 27 mai dernier. La vedette transportait 65 migrants originaires de la Syrie, d’Afghanistan et du Pakistan.

 

France vient à la rescousse de la Grèce

Pendant ce temps, la situation est plutôt tendue sur le territoire grec. En effet, des tensions éclatent fréquemment dans les centres d’accueil d’urgence installés par le gouvernement d’accueil où plusieurs milliers de migrants s’entassent. Au total, les centres peuvent contenir 7.500 migrants or ils sont environ 8.500 à être répartis dans les cinq centres du pays situés à Samos, Leros, Lesbos, Chios et Kos.

Certes, l’accord UE-Turquie est bien entré en application depuis le mois dernier mais il n’a pas apporté de réels changements. Jusqu’ici, seules 411 personnes, en majorité des Pakistanais, ont été renvoyées vers Ankara en vertu de cet accord. Pour cause, la Grèce estime que la Turquie n’est pas réellement un pays sûr, principalement pour les syriens. Athènes étudie ainsi chaque dossier un par un avant de prendre une décision. Selon les autorités grecques, deux demandes seulement ont pu être étudiées sur les 878 déposées vers la mi-mai, dont 775 sont des syriens.

Quoi qu’il en soit, la Grèce peut compter sur le soutien et l’aide de la France. Le jeudi 03 juin dernier, Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, a déclaré par communiqué  que la France va « proposer chaque mois à la Grèce de relocaliser 400 personnes ». Il est à rappeler que l’Hexagone a promis d’accueillir 30.000 migrants cette année en guise de participation au plan de relocalisation d’au moins 160.000 demandeurs d’asile décidé par les Etats membres de l’Union Européenne.

Et cette relocalisation a commencé dès cette semaine. En effet, 53 personnes, dont 31 adultes et 22 enfants, en provenance d’Athènes sont arrivés en Gironde ce vendredi. Ils ont tout de suite été placés dans des centres d’accueil (CADA) présents dans le département en attendant une réponse à leur demande d’asile. Il est à noter que ces réfugiés ont déjà passé un entretien avec l’office français de protection des réfugiés et apatrides avant cette relocalisation.