Migrants bloqués en Grèce : les oubliés…

L’accord UE-Turquie attire toute l’attention que l’on vient à oublier qu’il y a encore plusieurs milliers de migrants qui sont actuellement bloqués sur le territoire grec. Que sont devenus ces migrants et quel sort l’avenir leur réserve ?

 

Des conditions déplorables…

Depuis la fermeture de la route des Balkans, plusieurs milliers de migrants se sont retrouvés bloquer au niveau du territoire grec. Aucun nombre officiel n’a encore été annoncé mais les organisations œuvrant auprès d’eux ont donné un chiffre approximatif de 45.000 migrants. Il faut croire que les autorités locales les ont carrément délaissés depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie.

En rappel, cet accord stipule le renvoi vers la Turquie de tous les migrants entrés illégalement sur les îles grecques à compter du 20 mars dernier. La priorité va donc automatiquement à tous ceux qui ont débarqué sur l’île à partir de cette date. Les autorités sont tellement occupées à effectuer leur recensement ainsi que les formalités de renvoi qu’elles ont finies par oublier l’existence de ceux qui sont bloqués pendant des mois sur son territoire.

Ces derniers se retrouvent actuellement dans des camps de réfugiés aux conditions précaires. D’ailleurs, lassés par cette situation, six d’entre eux ont tenté de rejoindre la Turquie à la nage la semaine dernière. Partant de l’île de Chios, ces migrants ont été interceptés par les gardes côtes grecques à quelques centaines de mètres de cet endroit.

 

Un avenir toujours incertain…

Mais quel avenir alors pour ces migrants bloqués ? Pour le moment, cette question reste toujours sans réponses. Certes, le dispositif de relocalisation existe mais il peine à avancer. Jusqu’à maintenant, seulement 1.000 personnes ont pu en bénéficier.

En rappel, les Etats membres de l’UE se sont engagés, en décembre dernier, d’accueillir pas moins de 160.000 demandeurs d’asile. Mais force est de constater que les pays signataires trainent leurs pieds à transformer leurs promesses en acte. Jusqu’ici, seule Malte respecte ses engagements et atteint déjà 16% de ses objectifs. Ensuite, on retrouve la Finlande avec 7% de réalisation, le Luxembourg avec 5% et le Portugal avec 4%. Malheureusement, la France traine en queue de peloton avec seulement 1% de réalisation, soit environ 300 migrants, sur les 30.000 promis.

Mais plusieurs facteurs peuvent expliquer cette lenteur des pays européens à procéder à l’accueil. D’abord, il y a un manque de volonté indéniable de certains pays qui n’ont toujours pas mis en place des centres d’hébergements adéquats. Ensuite, il y a les fameux « hotspots » qui sont des centres d’enregistrement et de triage entre les réfugiés qui ont besoin de fuir leur pays à cause d’un danger imminent (guerre, famine…) et des réfugiés économiques. Et ce sont d’ailleurs c’est justement ce triage qui effraye les migrants et qui les pousse à ne pa. Par ailleurs, beaucoup de migrants ne veulent demander l’asile qu’auprès des pays bien précis, une condition non discutable dans le plan de relocalisation.