Un tremblement de terre est venu secouer l’Equateur ce matin. S’il n’a fait aucun dégât ni de victimes, les secousses ont semé la panique auprès de la population toujours traumatisée par le violent séisme du mois dernier.
Un nouveau séisme
Les équatoriens ont été réveillés par des secousses assez violentes ce matin du mercredi 18 mai. A 2h57 (7h57 GMT), un séisme de magnitude 6,8 a secoué l’Equateur. Selon l’Institut de géophysique national, son épicentre de 14,7 km de profondeur se trouvait dans la province de Manabi, dans l’ouest du pays.
Une situation particulièrement angoissante pour les habitants de cette province qui a été déjà durement affectée par le séisme du 16 avril dernier. Modesto Guale, un habitant du quartier de Costa Azul dans la ville de Manta a partagé son angoisse à l’AFP : « Ici, nous avons ressenti une forte secousse. Ma famille et moi sommes sortis en courant de la maison ».
Heureusement, cet actuel séisme ne semble pas aussi intense que le précédent. Malgré plusieurs répliques, dont la plus forte a atteint une magnitude de 5, l’USGS a assuré qu’il n’y a aucun risque de tsunami en vue. Néanmoins, les secousses ont été ressenties dans plusieurs régions du pays dont le Chimborazo, Cotopaxi, Cañar, Bolivar, Tungurahua et Azuay.
Par ailleurs, « la zone stratégique, c’est-à-dire celle des hydrocarbures, n’a pas été touchée, aucun dommages aux intérêts stratégiques du pays, pas plus qu’aux barrages, ni rien de tout cela » a assuré Cesar Navas, le ministre équatorien de la sécurité.
« La pire tragédie »
Selon le dernier bilan, le séisme du 16 avril a fait 661 morts, plus de 4.600 blessés et près de 29.000 sinistrés. Les autorités locales ont souligné que les chiffres exacts n’ont toujours pas été déterminés. Pour cause, de nombreux corps ont été rapidement enterrés par leurs proches avant l’arrivée des autorités sur les lieux. D’ailleurs, le Parquet a indiqué que « des corps ont dû être exhumés » parce qu’ils ont été inhumés alors que les formalités légales n’ont pas été remplies.
En tout cas, tout l’Equateur était en deuil durant la journée du 16 mai dernier afin de commémorer le terrible événement du mois précédent. Un drapeau de 150 mètres carré a ainsi été dressé à 30 mètres du haut sur le front de mer de Pedernales, où se trouvait l’épicentre. « La douleur est immense mais plus grande est l’espérance » compatissait Rafael Correa, le président équatorien, sur son compte twitter.
Pour le chef d’Etat, ce séisme a été sans aucun doute « la pire tragédie des sept dernières décennies » en faisant référence à celui de 1949. En rappel, l’Equateur a été ravagé par un violent séisme cette année-là. Le bilan a été particulièrement lourd : 6.000 morts et plus de 100.000 sans-abri. Face à un tel désastre, il a fallu au pays plusieurs années pour se relever.
Par ailleurs, il a rapporté que « 60% du secteur des micro-entreprises et petits commerces » ont déjà repris leurs activités, notamment à Pedernales. Tout comme le tourisme qui, malgré les risques, revient aussi petit à petit.