Inondations : le pire est à venir ?

Avec les conséquences du réchauffement climatique, le nombre de catastrophes naturelles a doublé en quarante ans. Pourtant, peu de pays sont aptes à faire face aux nombreux risques que cela entraîne. La Banque mondiale vient de développer un site web pour aider les villes à mieux se préparer.

 

Les inondations menacent le monde

En 2050, environ 1,3 milliard de personnes et des biens d’une valeur de 158.000 milliards de dollars pourraient être touchés par les inondations. C’est ce que révèle le rapport de la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR), rattachée à la Banque mondiale, publié le lundi 16 mai. Les villes et zones côtières sont les plus menacées car elles sont « terriblement mal préparées aux genres de risques climatiques et de catastrophes auxquels notre monde est désormais confronté », d’après John Roome, directeur principal du GFDRR.

La plupart de ces zones à risques se situent dans les pays d’Asie tels que la Chine, l’Inde, le Bangladesh et l’Indonésie. L’augmentation de la densité de la population dans les villes, notamment par la crise migratoire augmente les risques. La moitié de la population mondiale vit dans les villes, depuis 2008. Cela augmenterait à 75 % en 2050 selon les Nations unies. Ce sont surtout les zones côtières qui connaissent cette croissance urbaine, celles qui sont les plus exposées aux effets du changement climatique.

 

Les premières victimes au Sri Lanka

Au Sri Lanka, les fortes pluies de ces derniers jours ont provoqué de sérieuses inondations. Le nord du pays est le plus touché, à l’exemple du district de Kilinochchi où les précipitations ont atteint le quart de la moyenne annuelle de la région en 24 heures.

Un premier bilan fourni par le centre de gestion des catastrophes fait état de 11 morts et plus de 200.000 personnes évacuées vers des centres d’accueil. L’armée a été envoyée pour aider à l’évacuation des habitants des zones à risques, elle est renforcée par l’armée de l’air et la marine.

 

Quelques recommandations

Les premières recommandations de la banque mondiale se focalisent sur les normes de construction, c’est-à-dire la prise en compte des zones inondables et de la résistance des infrastructures. Lors de la COP21 à Paris, le manque d’information et de prévention a été mentionné. Les villes doivent donc développer des programmes de prévention. Un programme d’alerte de 60 millions de dollars a déjà été annoncé lors du COP21.

En outre, la Banque mondiale propose par le biais du GFDRR un outil en ligne pour permettre aux villes d’identifier les risques liés aux catastrophes naturelles et de voir des moyens de les réduire. Ce site web a été baptisé « Think Hazard !», ce qui signifie « Pensez aux dangers ! ». Paris présente par exemple des risques moyens d’inondations et de pénuries d’eau. Ces risques sont plus élevés à Los Angeles concernant les inondations et tremblements de terre.

Les chercheurs prévoyaient déjà en 2014 que le coût des inondations atteindrait 23,5 milliards d’euros en 2050, rien qu’en Europe. Le sort des milliards de dollars investis dans les infrastructures et dans les programmes de prévention dépendra des prises de décisions actuelles.