Lutte contre la sécheresse : Inde veut tenter l’impossible !

La sécheresse persiste en Inde et fragilise plus que jamais l’économie du pays. Pour essayer de calmer la situation, les autorités locales veulent tenter l’impossible : relier les rivières pour irriguer les régions les plus affectées.

 

Une économie fragilisée

Cela fait maintenant deux ans que l’Inde traverse une sévère période de sécheresse. La partie Ouest du pays est la plus touchée où plusieurs régions souffrent de graves pénuries d’eau. Les autorités indiennes doivent même envoyer des citernes d’eau par train pour approvisionner les habitants dans certains districts comme le Latur, dans la région de Maharashtra.

En tout, environ 330 millions d’indiens répartis sur dix Etats sont actuellement affectés par cette sécheresse, ce qui représente plus d’un quart de la population totale. Parmi les plus touchés, les agriculteurs peinent à survivre et plusieurs d’entre eux se sont même suicidés à cause de leur endettement. En effet, la sécheresse a détruit une grande partie des récoltes agricoles, ce qui provoque de graves conséquences sur l’économie du pays.

D’abord, la production locale a considérablement diminué ce qui va pousser le pays à augmenter ses importations. Ensuite, le gouvernement doit lancer des programmes assez onéreux pour venir au secours des plus vulnérables : distribution alimentaire pour les enfants, distribution d’eau dans les quartiers les plus touchés… Et, bien évidemment, la population a plus de risque de tomber malade, ce qui va diminuer encore plus la production locale.

 

Un projet pharaonique

Face à cette situation catastrophique, les autorités locales envisagent de lancer un projet pharaonique évoqué il y a déjà 14 ans. Et elles ont raison, « Aux grands maux, les grands moyens » comme on dit et il est plus que temps au pays de trouver des solutions adéquates pour limiter les dégâts de cette persistante sécheresse.

Ainsi, le gouvernement indien veut relier 30 rivières à travers le pays afin d’irriguer les régions les plus asséchées. Mais ce projet n’est pas sans risque. En effet, il implique le déplacement d’au moins 1,5 millions d’indiens de leur situation actuelle puisque la connexion de ces rivières va inonder environ 2,7 millions d’hectares de terre. Et le coût des dépenses s’élève à 130 milliards d’euros.

Un projet qui va donc être difficile à mettre en œuvre. Néanmoins, la ministre en charge des Ressources hydrauliques a rapporté, le lundi 16 mai dernier, que les autorités ont déjà obtenu l’accord des personnes qui seront affectées par ce projet. En échange, le gouvernement leur a promis une distribution équitable des ressources d’eau et d’autres bénéfices.

Quoi qu’il en soit, rien ne certifie que ce projet va réellement apporter de l’aide à la population indienne. Plus que du pessimisme, ce projet risquerait même d’aggraver la situation. Certes, les habitants vont recevoir de l’eau mais, comment va faire le gouvernement pour limiter cette eau ? Il ne faut pas oublier que de l’autre côté, la fonte des glaces s’accélère en Himalaya ce qui va provoquer une importante montée des eaux dans cette région. En tout cas, le gouvernement indien veut prendre le risque et envisage de lancer les premiers travaux d’ici trois mois.