Après deux faibles moussons, une partie de l’Inde doit faire face à une grave sécheresse. Actuellement, la situation est plus que dramatique puisque la sécheresse affecte la vie de plus d’un quart de la population.
La plus pire sécheresse
La partie Ouest de l’Inde connait actuellement sa pire sécheresse depuis ces quarante dernières années. Plusieurs régions de cette partie souffrent de graves pénuries d’eau qui ont des impacts considérables sur les récoltes agricoles. Ainsi, plus de la moitié des zones agricoles du pays ont été déclarées en situation de catastrophe naturelle.
En tout, près de 330 millions de personnes réparties sur 10 Etats, soit le quart de la population totale, sont touchées par les conséquences de cette sécheresse. L’Etat du Maharashtra figure parmi ceux qui ont été sévèrement frappés. Dans cette région, la grande majorité des réserves d’eau sont à sec. Tel est le cas de la rivière de Gudi Padwa qui n’a, pourtant, jamais été à sec depuis ces 130 dernières années.
Mais dans cette tragédie, les premières victimes sont surtout les paysans qui comptent sur l’agriculture pour survivre. Par manque de récoltes, ils se retrouvent endettés et ruinés et finissent par se donner la mort. Durant l’année dernière, 3.228 agriculteurs se sont suicidés dans le seul Etat du Maharashtra, soit trois suicides par jour.
Par ailleurs, une grave canicule frappe aussi la partie Sud, Est et Centrale du pays depuis plusieurs semaines. Avec des températures allant au-delà des 45°C, au moins 160 personnes ont perdu la vie. La grande majorité d’entre eux vivaient dans les Etats d’Orissa, de Telangana et d’Andhara. Dans ces régions, les écoles ont été fermées et les autorités locales ont décidé de distribuer gratuitement de l’eau et du babeurre pour éviter la déshydratation de la population.
Comprendre cette tragédie
Chaque année, plusieurs régions de l’Inde doivent faire face à la sécheresse. Seulement, elle a été particulièrement sévère cette fois-ci. En effet, cette actuelle période de sécheresse a été aggravée par le passage du phénomène climatique El Niño qui, heureusement, commence à perdre en intensité.
Concernant la famine, il est à rappeler que les moussons ont été particulièrement faibles durant ces deux dernières années. Pour cause, les précipitations ont diminué et les nappes phréatiques se sont épuisées. La gestion de l’eau est toujours catastrophique dans le pays où plus des 90% de l’eau sont utilisées pour irriguer des agricultures trop consommatrice d’eau comme la canne à sucre.
Par ailleurs, la corruption ne fait qu’aggraver la situation. Les plusieurs millions d’euros destinés à développer l’irrigation et l’accès à l’eau potable ont été siphonnés par des responsables au sein de l’administration régionale. Raison pour laquelle, aucun des programmes mis en place pour résoudre la gestion des ressources n’a été efficace.
Pourtant, la situation devient de plus en plus catastrophique pour les indiens. Selon les autorités locales, si rien ne sera entrepris d’ici 2050, 17% de la population indienne risque de se retrouver dans un grave manque d’eau.