Migrants : la tragédie continue

L’afflux de migrants vers l’Europe continue malgré les restrictions imposées par les pays européens. Le mercredi 20 avril, le HCR a sonné l’alarme quant à un éventuel naufrage meurtrier qui aurait eu lieu sur la mer Méditerranée.

 

Un naufrage meurtrier sur la mer Méditerranée

Le mercredi 20 avril, le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR) a fait part d’un possible naufrage meurtrier survenant sur la mer Méditerranée en fin de semaine dernière. En se basant sur les témoignages de 41 migrants secourus en mer, le HCR redoute plus de 500 morts.

Ces rescapés, originaires de la Somalie, de l’Ethiopie et du Soudan, avaient pris la mer du côté de Tobrouk (dans l’est de la Libye) à bord d’un bateau de 30 mètres de large avec d’autres passagers, estimés entre 100 et 200. En pleine mer, les passeurs les ont demandés de monter sur un autre bateau qui était déjà chargé de migrants. Mais à cause de la surcharge et du mouvement, ce bateau a chaviré. Ces 41 rescapés dont 37 hommes, 3 femmes et un enfant de trois ans sont ceux qui n’ont pas quitté la première embarcation et ceux qui ont réussi à la rejoindre à la nage suite au naufrage de l’autre.

Selon le HCR, cette embarcation a dérivé en mer pendant « trois jours » avant qu’un cargo philippin ne leur vienne en aide. Il s’agit donc probablement du naufrage relaté par les médias somaliens et italiens, en fin de semaine dernière, mais qui n’a pas pu être vérifié. Ainsi, la date exacte du naufrage, ni le nombre exact des passagers à bord ne sont pas encore déterminés.

« Toute une série de drames »

Jusqu’ici, aucune réelle preuve n’a été trouvée pour confirmer le naufrage même si plusieurs somaliens ont signalé la disparition de leurs proches. Ainsi, les garde-côtes (grecs et italiens) et les navires de surveillance européens (Frontex et Sophia) affirment n’avoir « aucun élément » pouvant confirmer ce drame.

Cet événement survient un an après le pire naufrage qu’a connu la mer Méditerranée. En effet, dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, un bateau transportant 850 passagers a chaviré au large de l’île italienne Lampedusa. Parmi eux, seuls 28 ont survécu dont deux passeurs actuellement jugés au tribunal de Catane et 159 corps sans vie ont été repêchés. Cette tragédie a poussé les européens à mettre en place l’opération de surveillance Sophia qui avait permis de secourir plusieurs migrants et d’arrêter une centaine de passeurs.

En tout cas, si ce nouveau naufrage est confirmé, il porte à plus de 1.250, le nombre de personnes mortes ou disparues en Mer Méditerranée depuis le début de cette année. Mais malgré autant de naufrages, le nombre de traversées ne semble pas diminuer. Selon les derniers chiffres du HCR, au 14 avril, 24.443 migrants arrivés par la mer ont été enregistrés en Italie depuis janvier dernier. Ainsi, le Haut-Commissariat des Nations Unies a réitéré une nouvelle fois sa demande pour « l’augmentation de voies régulières pour admettre les réfugiés et les demandeurs d’asile en Europe ».