Réchauffement climatique : les risques alimentaires

Actuellement, plusieurs pays souffrent péniblement du réchauffement climatique. Le rapport publié par l’Université d’Oxford sur l’impact de ce changement climatique sur  le régime alimentaire de l’homme est plus qu’alarmant.  

 

2015 : catastrophes naturelles en série

L’année 2015 a été l’année des catastrophes naturelles. Des catastrophes qui ont été particulièrement agressives, d’un côté à cause du passage du phénomène El Niño et de l’autre, à cause du réchauffement climatique.

Entre inondations et sécheresse, plusieurs pays se sont écroulés. Côté inondations, l’archipel des Philippines a failli sombrer après le passage du violent typhon Melor qui a débarqué sur les îles le lundi 14 décembre dernier. Et dernièrement, dans la nuit du samedi 20 et dimanche 21 février, ce sont les îles paradisiaques du Fidji qui ont été victimes d’un puissant cyclone dénommé Winston, qui a rasé tout ce qui se trouvait sur son passage.

A l’inverse, plusieurs pays de l’Afrique australe et de l’Afrique de l’Ouest ainsi que quelques pays de l’Amérique du Sud et de l’Asie souffrent actuellement de la sécheresse. Dans ces pays, les pluies se font rares, voire même absentes et la température atteint des pics incroyables allant même au-delà des 42°C.

Les inondations autant que la sécheresse ont des impacts néfastes sur la production des pays touchés. D’une manière globale, plus de 80% de leurs récoltes ont été détruites. Une situation catastrophique surtout quand on sait que la majorité de ces pays figurent parmi les pays les pauvres du monde.

 

500.000 morts supplémentaires en 2050

Dans un rapport publié ce jeudi 03 mars par The Lancet, une équipe de chercheurs de l’Université Oxford a exposé le résultat de leurs études concernant l’impact de ce changement climatique sur l’avenir de l’être humain. Et leur conclusion est sans appel : le changement climatique pourrait causer la mort de 529.000 personnes supplémentaires dans 155 pays en 2050.

En effet, la diminution des récoltes aura de graves conséquences sur le régime alimentaire de la population, donc sur leur santé. Selon ce rapport, ces conséquences se traduisent par une diminution de la quantité alimentaire disponible de 3,2% par personne, soit 99 kilocalories par jour. La consommation des fruits et des légumes sera ainsi diminuée de 4% (14,9 grammes par jour) et de 0,7% (0,5g par jour) pour celle de la viande.

Selon les régions et la situation économique de chaque pays, l’ampleur des effets de ces changements varient considérablement. En Inde et en Chine, les impacts seront désastreux. En effet, à eux-seuls, ces deux pays devraient enregistrer plus de la moitié des décès liés au changement climatique soit respectivement 136.000 et 248.000 morts.

Par contre, les conséquences seraient plus avantageuses pour certains pays du Pacifique. Selon ce rapport, le réchauffement climatique va plutôt diminuer le nombre de décès lié à l’obésité. Et pourtant, selon le professeur Arnaud Basdevant, spécialiste de la nutrition de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, « Penser que la fréquence de l’obésité va diminuer dans les pays du Pacifique parce que les gens vont moins manger est hasardeux puisque l’obésité n’est pas une question de surconsommation ».

En tout cas, cette étude devra « relancer le débat sur l’importance de la diversification alimentaire dans la lutte contre la malnutrition » a soulevé Bertrand Noiret, d’Action contre la faim.