Haïti : bilan lourd après les inondations

La nature s’est de nouveau acharnée sur le pays le plus pauvre de l’Amérique. En effet, Haïti a connu d’importantes pluies diluviennes qui ont provoqué des inondations catastrophiques affectant plusieurs zones.

 

Des pluies diluviennes

Vers la fin de la semaine dernière, soit les 6 et 7 mai, des pluies diluviennes se sont abattues sur Haïti. Rapidement, plusieurs départements se sont retrouvés sous l’eau puisque les différentes ressources ont débordé dont la rivière Lacahobe et celle de Sousman à Lascahobas en crue dans le Plateau Central; les rivières Latombe, Grand Crochu, Citoyen, Artibonite et Fièvre qui ont partiellement inondées le centre-ville ; et la rivière Quinte qui a inondé les quartiers de « Bois d’Orne » et « Anba Pwent ».

Le bilan est particulièrement lourd puisque les autorités locales ont déclaré cinq morts dont deux à Colombier dans le département du Centre, un à la Haye, un autre dans le centre-ville de la commune frontalière et un autre à Petit-Fond. Parmi les victimes, un enfant d’à peine six ans a perdu sa vie alors qu’il tentait de traverser la rivière Fer à Cheval, à Savanette.

Par ailleurs, plusieurs infrastructures et habitations ont été détruites. A Petite Rivière des Nippes, 300 bâtiments ont été inondés contre 81 à Miragôane, 15 à l’Asile et deux à Grand-Boucan. Le nombre de sinistrés ne fait donc qu’augmenter alors que le pays peinait déjà à apporter les aides appropriées à ceux qui ont été durement affectés par les importantes inondations du mois d’Avril.

 

Détérioration de l’environnement

Ce malheureux événement qui a frappé Haïti démontre une fois de plus que l’environnement se détériore de plus en plus sur la terre. Certes, les pluies qui se sont abattues sur Haïti ont été particulièrement intenses mais les conséquences auraient dû être moins catastrophiques si les égouts n’étaient pas bouchés et surtout, si les arbres n’ont pas été tous rasés.

En effet, la déforestation est devenue de plus en plus importante en Haïti depuis ces dix dernières années. Aujourd’hui, celui que Christophe Colomb considérait comme étant un « Joyau de verdure » a perdu plus de 98% de sa couverture végétale. A cause de la pauvreté, la population détruit son environnement pour mettre en place une agriculture de survie, pour construire des maisons ou tout simplement pour transformer les arbres en combustibles dont le charbon.

Ainsi, la grande majorité des collines haïtiennes se retrouvent donc actuellement dénudées. Et ce manque de couverture végétale entraîne d’importantes écoulées de boues et d’inondations et ceci, même si les pluies sont beaucoup plus modestes. Pourtant, de telles catastrophes répétitives ne font qu’aggraver la pauvreté qui règne déjà dans le pays.