Droits des enfants : la France interdit les châtiments corporels

Selon l’ONU, la France figure parmi les mauvais élèves concernant le respect des droits de l’enfant. Pour redorer son image et gagner des points, l’hexagone vient d’adopter une loi visant à protéger au mieux les enfants.

 

Loi pour interdire les violences envers les enfants

L’hexagone a été sévèrement critiqué, par le Conseil de l’Europe en mars 2015 et en février dernier par l’Unicef, pour ne pas avoir interdit toutes les formes de violences corporelles envers l’enfant. C’est dans ce sens qu’un amendement visant à abolir les châtiments physiques envers les enfants a été proposé par Marie-Anne Chapdelane, François-Michel Lambert et Edith Gueugneau. Les députés ont expliqué : « L’opinion publique est régulièrement choquée par le décès d’un enfant sous les coups de ses parents. Si, heureusement, les violences intrafamiliales ne tuent toujours pas, les spécialistes sont unanimes quant aux dégâts qu’elles occasionnent aux enfants qui en sont les victimes ».

Dans la nuit du vendredi 1er juillet au samedi 2 juillet, le projet de loi a été adopté par l’Assemblée nationale. Cette nouvelle loi est un « outil indispensable à la prévention de la maltraitance des enfants » a salué Laurence Rossignol, ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes. Elle va permettre d’amplifier « le travail de conviction que je mène avec les associations, depuis deux ans, en faveur d’une éducation non violente » et va permettre à la France de « franchir une étape supplémentaire dans la mise en œuvre de la convention internationale des droits de l’enfant ». Néanmoins, il est à noter que la loi ne prévoit aucune sanction pénale.

 

Violence physique : « aucune valeur éducative »

Le jeudi 4 février dernier, un comité spécial de l’ONU a estimé que la France a encore beaucoup d’efforts à faire en matière de respect des droits de l’enfant. Pour le comité, « aucune violence envers les enfants n’est justifiable et la punition corporelle est une forme de violence ». Il a ainsi recommandé au gouvernement français d’interdire toutes formes de châtiments corporels à l’égard des enfants.

De son côté, les Caisses d’Allocations familiales (CAF) a souligné dans son « livret des parents » que « frapper un enfant n’a aucune valeur éducative et les punitions corporelles et les phrases qui humilient génèrent un stress et peuvent avoir des conséquences sur le développement de l’enfant ». Ce livret s’est basé sur les résultats d’une étude menée par des chercheurs des universités du Texas, d’Austin et du Michigan sur 160.000 enfants. Le constat révélait les fessées et autres châtiments physiques à l’enfant n’améliorent pas son comportement. Par contre, ils entrainent des conséquences psychiques négatives : troubles du comportement (agressivité, asocialité…), dégradation de la relation entre parents-enfants.