Pauvreté : les enfants défavorisés au centre des préoccupations

New York, le 28 juillet 2016, l’Unicef publie son rapport sur la situation des enfants dans le monde. Ce document montre les progrès accomplis depuis 1990 en matière de santé, d’éducation et de lutte contre la pauvreté. D’un autre côté, il dénonce l’inégalité des efforts entrepris et recommande d’accélérer la cadence tout en priorisant les enfants les plus défavorisés.

 

Des progrès considérables mais inégaux

Dans le domaine de la santé, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a été réduit de 50 % depuis l’année 1990. Côté éducation, le nombre de garçons et le nombre de filles scolarisées en primaire sont égaux dans 129 pays. Enfin, la part de la population mondiale vivant dans l’extrême pauvreté a été réduite de moitié.

Toutefois, « les progrès ne sont pas équitables », regrette Ted Chaiban, directeur de programme. Les filles issues des familles les plus pauvres sont plus exposées au mariage et aux grossesses précoces. Cette situation la forcera certainement à quitter l’école. Or, pour les enfants dont la mère n’a pas été scolarisée, les risques de mourir avant l’âge de cinq ans sont trois fois plus élevés que ceux dont la mère a le niveau secondaire.

 

Prioriser les enfants les plus défavorisés

Les écarts sont plus visibles en Inde, au Pakistan et en Afrique subsaharienne. Dans cette dernière, plus de deux enfants sur trois vivent dans la pauvreté multidimensionnelle. Depuis 2011, le nombre d’enfants non scolarisés est en hausse. Aujourd’hui, près de 124 millions d’enfants ne vont pas à l’école primaire et parmi ceux qui y vont, deux sur cinq n’ont appris ni lire, ni écrire. De plus, cette situation est aggravée par les guerres, la crise migratoire et le réchauffement climatique. Environ 250 millions d’enfants vivent actuellement dans des zones de conflit.

Le rapport de l’Unicef insiste sur l’effet égalitaire de l’éducation, « là où il y a eu un fort investissement dans l’éducation de base, il y a un retour sur investissement considérable », explique le directeur de programme. L’investissement dans les enfants les plus défavorisés est bénéfique, dans le sens où chaque année supplémentaire de scolarité d’un enfant augmente ses revenus d’environ 10 % une fois adulte. Or, les enfants les plus vulnérables restent plus longtemps à l’école et augmentent de niveau grâce aux allocations en espèces.

D’après Justin Forsyth, directeur général adjoint de l’Unicef, « la plupart des progrès faits jusqu’ici se sont concentré sur les enfants les plus faciles à atteindre ». L’agence recommande donc de prioriser les enfants les plus vulnérables. Comme l’a affirmé le Directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake : « nous avons un choix à faire : investir dans ces enfants dès à présent ou laisser notre planète devenir plus inégalitaire et plus divisée ». Effectivement, si rien n’est fait,  69 millions d’enfants de moins de cinq ans mourront de causes évitables, 167 millions d’enfants vivront dans la pauvreté et 750 millions de femmes seront mariées pendant leur enfance d’ici 2030, date d’échéance des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).