Pollution de l’air : une grande menace pour la santé mondiale

La surmortalité causée par la pollution atmosphérique tue aujourd’hui 3,7 millions de personnes. Ce chiffre pourrait doubler, voire tripler d’ici 2060 si aucune politique rigoureuse n’est adoptée.

 

La pollution atmosphérique tuera 6 à 9 millions de personnes

Une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur « Les Conséquences économiques de la pollution de l’air extérieur » a été publiée jeudi 9 juin. D’après les résultats, la mauvaise qualité de l’air tue déjà 3,7 millions de personnes chaque année. Si rien ne change, ce chiffre pourrait monter jusqu’à six à neuf millions d’ici 2060. La pollution atmosphérique pourrait également coûter 2600 milliards de dollars.

Avec la surconsommation, notamment en énergie, les émissions de polluants vont croître. Le volume des particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns augmenteront dans l’air à cause des émissions d’oxydes d’azote  et d’ammoniac. De plus en plus de personnes seront exposées à cette pollution, la population sera plus vieille et plus fragile.

 

L’AVC est l’une des conséquences mortelles de la pollution atmosphérique

La pollution de l’air fait partie des causes principales d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Cela concerne notamment les pays en développement, selon une étude publiée dans la revue The Lancet Neurology. En 2013, la part attribuable au facteur pollution atmosphérique s’élève à 33,7 % dans les pays à bas et moyens revenus. Il atteint même 40 % en Asie du sud et en Afrique subsaharienne alors que celui des pays à hauts revenus n’est que de 10,2 %.

Le professeur Valery Feigin, de l’Université de technologie d’Auckland, qui a dirigé cette étude, se dit « surpris de découvrir qu’une proportion étonnamment élevée du fardeau global des AVC pouvait être attribuée à la pollution atmosphérique, en particulier dans les pays en développement ». « On savait déjà que la pollution pouvait endommager les poumons, le cœur, le cerveau, mais l’étendue de cette menace semble avoir été sous-estimée », ajoute-t-il. L’AVC affecte 15 millions de personnes chaque année, six millions en meurent tandis que cinq millions y survivent avec des handicaps permanents. Toutefois, d’autres facteurs à risques modifiables peuvent être à l’origine de cette interruption brutale de la circulation sanguine dans le cerveau, notamment la sédentarité, le tabagisme ou la mauvaise alimentation.

La pollution peut également affecter la santé de l’Homme de manière plus indirecte, par exemple la baisse des rendements agricoles. Les pays à forte croissance démographique comme l’Inde, la Chine, la Corée et les pays d’Asie centrale sont les plus vulnérables à des hausses de mortalité liée à la pollution atmosphérique.