Face à l’intensité des catastrophes naturelles qui ont touché plusieurs pays récemment, le réchauffement climatique est plus que jamais au cœur des préoccupations. Actuellement, c’est sur son impact économique que les organisations internationales mettent en avant.
Un lourd bilan pour le monde du travail
L’impact du réchauffement climatique sur les travailleurs est rarement traité par les médias. Pourtant, cette situation conduit à une importante baisse de la production au niveau mondial. A cause de l’augmentation croissante de la température, l’efficacité des ouvriers à accomplir convenablement leurs tâches diminue tant sur le plan physique que sur le plan intellectuel. Les entreprises, elles-aussi, pour atteindre les mêmes résultats devront soient rajouter des heures supplémentaires, soit recruter. En Inde, la perte d’heures diurnes est de 3 % par an compte tenu de la chaleur excessive. Face à un tel dilemme, les employés hésitent entre risquer leur vie ou leur paye.
Malheureusement, les emplois qui rapportent financièrement le moins sont les plus exposés aux coups de chaleur. Un milliard de travailleurs, en effet, seraient directement affectés par les changements climatiques, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique Latine, soit un tiers de la population mondiale. En Afrique occidentale, la période de canicule a presque doublé depuis 1960, seule. Pourtant, ce sont les zones tropicales qui sont dépendantes des secteurs les plus exposés comme l’agriculture et la manufacture.
Les conséquences en sont lourdes : accroissement de la crise migratoire, perte d’emploi, augmentation du nombre de malades. Car la forte chaleur ne réduit pas seulement la productivité mais aggrave également le niveau de santé de la population active. Faute de législation imposant la prise de pause pour se réhydrater, certaines personnes risquent de mourir de soif comme en Inde et au Pakistan, sauf intervention syndicale ce qui n’est pas toujours le cas. Une fois que la température excède les 35 °C, il est recommandé de se mettre à l’abri. En outre, la fonte de glaces entraîne aussi la montée des eaux : plusieurs hôtels dans les zones balnéaires ont dû fermés en raison de l’érosion côtière, de nombreuses familles au chômage par conséquent.
L’heure est grave !
C’est en l’honneur de la célébration de la journée mondiale du travail que l’OMS, l’OIT et le PNUD se sont ralliés à d’autres organisations internationales pour établir un rapport le 28 Avril : « changement climatique et travail : impact de la chaleur sur les lieux de travail ». Cette prise de conscience est récente mais importante car elle permettra de conscientiser les gouvernements afin qu’ils instaurent un système de protection des travailleurs face à la montée de chaleur.
Cela peut s’effectuer par le réaménagement des horaires de travail ou bien l’obligation d’installation des climatiseurs dans les entreprises. Pour la coupe du monde de 2022, qui se tiendra au Qatar, les footballeurs refusent de jouer en été à cause de la forte chaleur de 50°C, les matchs se dérouleront donc durant la période hivernale.
Cette situation souligne, une fois de plus, les enjeux du réchauffement climatique sur l’avenir de l’être humain. En tout cas, même si l’accord de Paris, signés par 175 nations pour limiter la hausse de la température en-deçà de 2°C, vient à être respecté, les pays les plus vulnérables perdraient environ 10 % à 15 % des heures travaillées.