Somalie peine à nourrir son peuple

Depuis l’année dernière, la Somalie est touchée par une sévère période de sécheresse et se retrouve dans une importante crise alimentaire. Face à l’urgence de la situation, l’ONU a lancé un nouvel appel aux dons afin de venir au secours d’un million de somaliens.

 

La pire sécheresse

La Somalie n’a pas pu échapper aux conséquences néfastes du phénomène climatique El Niño.  Tous comme ses voisins de l’Afrique de l’Est, l’Éthiopie ou encore l’Erythrée, la sécheresse l’a aussi frappé de plein fouet. Par conséquent, la majorité de ses réserves d’eau se retrouvent actuellement à sec. Parmi ces réserves, le fleuve Shabelle est devenu un lit sec telle une plaine. Pourtant, ce fleuve  assure l’arrosage d’un millier de kilomètres de champs de maïs, de sésames, de légumes et de fruits notamment la banane.

Etant un grand producteur de bananiers dans la ville d’Afgoye, Adow Amin a expliqué : « même en rêve, je ne me suis jamais vu marcher dans le lit du fleuve ». Lui qui avait l’habitude de traverser ce courant d’eau en bateau.

Et si dans la partie nord du pays, comme à Somaliland et Puntland, l’aridité règne, de graves inondations atteignent la partie sud et le centre du pays. Tout ceci entraine des conséquences néfastes sur les récoltes agricoles du pays et aggrave considérablement la crise alimentaire qui y persiste déjà.

 

Un besoin urgent de l’aide humanitaire

Selon les chiffres de l’ONU,  environ 385.000 personnes nécessitent une aide humanitaire dans l’immédiat avec près de 58 000 enfants menacés de mort à cause de la malnutrition. Ce chiffre peut monter jusqu’à 1,5 millions d’ici la fin de l’année si l’aide n’est pas rapidement débloquée. C’est pourquoi l’ONU en Somalie a lancé un appel international. Il s’agit d’un appel en suite à celui qui a déjà été effectué en Février dernier en vue d’un financement de 885 millions de dollars pour les régions affectés.

Aujourd’hui, 23 ONG somaliens se sont réunis pour lancer ce nouvel appel d’urgence afin d’obtenir un financement de 105 millions de dollars. Selon Abdikadir Mohamud, le directeur de Mercy Corps, il faudrait une union d’efforts entre les acteurs concernés (gouvernements, bailleurs de fonds, organismes humanitaires,…) pour éviter le renouvellement de la catastrophe.

Toutefois, il semblerait que l’obtention de l’aide soit encore difficile du fait des conflits entre les troupes gouvernementaux et les islamistes radicaux shebab qui dirigent encore de nombreuses zones rurales somaliennes.