Daraya : le régime continue son acharnement

Après plusieurs demandes de la part des ONG, Damas a enfin donné l’accès humanitaire vers la ville de Daraya. Mais ce rêve était trop beau pour être vrai puisque quelques heures après l’entrée des convois humanitaires, la ville a reçu des barils explosifs de la part du régime syrien.

 

Privée d’aide humanitaire depuis 2012

Situé au sud de Damas, Daraya est une ville particulièrement importante pour les rebelles. Pour cause, elle est l’une des pionnières du mouvement anti-Assad et continue même à tenir tête contre le gouvernement. En 2012, les forces pro-gouvernementales y ont imposé un siège, condamnant ainsi ses 8.000 habitants à la famine et à la précarité.

Au début, la ville s’approvisionnait auprès de Moadamiya, qui est aussi assiégée. Mais vers le mois de janvier dernier, le régime a imposé un blocus entre les deux villes pour empêcher tout échange. Et, bien évidemment, ce blocus n’a fait qu’aggraver la situation déjà catastrophique des personnes qui y sont bloquées.

A plusieurs reprises, les Nations Unies et ses partenaires ont eu le feu vert pour apporter de l’aide humanitaire à Daraya. Mais ils n’ont jamais réellement eu l’occasion d’entrer dans la ville, surtout pour y livrer des colis alimentaires. En effet, le seul convoi qui a reçu une autorisation vers le début de ce mois ne pouvait transporter que des médicaments et des kits médicaux.

 

Bombardé durant la distribution d’aide

Mais face à la pression internationale, Damas a fini par céder et a donné son feu vert pour l’accès à l’aide humanitaire. Ainsi, dans la nuit du jeudi 09 juin, un convoi, composé de neuf camions transportant essentiellement de la nourriture et des médicaments, est entré dans la ville. Mais, ce rêve était bien trop beau pour être vrai ! Quelques heures à peine et pendant la distribution de l’aide, Daraya s’est fait bombarder par les raids du régime.

« Les aides remises au bureau de secours du Conseil local de la ville n’ont pas été distribuées en raison de l’intensité des bombardements. Ça n’a pas arrêté depuis le matin » a déploré Shadi Matar, membre de ce conseil, à l’AFP. De son côté, un militant a rapporté : « Il y a eu un largage intensif de barils d’explosifs qui ont touché la ville de façon aveugle depuis neuf heures ». En tout, « 44 barils explosifs » ont été lancés a affirmé un autre membre du conseil de la ville.

Cette situation a été redoutée par beaucoup même par les habitants. D’ailleurs, lors de son annonce le jeudi 08 juin dernier, Staffan de Mistura lui-même s’est montré pessimiste en déclarant : « Il y a eu une permission, une autorisation du gouvernement syrien pour les dix-neuf zones assiégées mais permission ne veut pas dire distribution » ! Quoi qu’il en soit, force est de constater que le régime continue son acharnement sur Daraya qu’il considère comme étant le bastion des rebelles.