Venezuela, vers une implosion sociale

Venezuela traverse actuellement une grave crise à la fois politique, économique et sociale. Et comme si ce n’était pas assez, il doit aussi faire face à un autre problème majeur : la pénurie d’eau.

 

Une pénurie d’eau

Depuis l’importante baisse du prix de pétrole, Venezuela est en proie à une grave crise qui affecte plusieurs secteurs dans le pays. De nombreuses manifestations ont eu lieu pour protester notamment de l’inactivité du gouvernement alors que le peuple vénézuélien criait sa famine et sa détresse. Certes, l’opération « sacs de nourriture » a été lancée par le régime de Nicolas Maduro mais c’était loin d’être suffisant pour arranger les choses.

Et aujourd’hui, un autre problème majeur vient alourdir le quotidien des vénézuéliens : le manque d’eau. En effet, plusieurs régions du pays souffrent actuellement de pénurie d’eau. Il y a quelques mois, Venezuela a été frappé par la pire sécheresse depuis ces quarante dernières années, intensifiée par le phénomène climatique El Niño. Cette sécheresse a conduit à la diminution importante de la quantité d’eau de dix-huit réserves du pays. Dans plusieurs endroits, les eaux ont laissé place aux dunes.

En mois d’avril, le quatrième barrage d’eau du pays, situé dans l’Etat de Bolivar, a atteint un « niveau historiquement bas ». Pourtant, ce barrage qui est considéré comme étant le plus grand du monde contribue d’une manière importante à l’approvisionnement en eau et en électricité du pays. Pour limiter les dégâts, plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement dont les coupures d’électricité, le changement de fuseau horaire, la réduction de six heures par jour du temps de travail dans les établissements publics.

 

Un peuple exaspéré

Actuellement, la sécheresse est terminée et les pluies sont revenues pour permettre les réservoirs à se remplir petit à petit. Or, la pénurie d’eau persiste et les mesures imposées par le gouvernement sont toujours maintenues. Cette pénurie est-elle due à des problèmes techniques des systèmes de distribution ou est-ce liée au manque de maintenance des tuyauteries ?

En tout cas, une chose est sure : les vénézuéliens ont marre de cette situation. A Saint Paula, dans la municipalité de Baruta, une résidante a raconté : « Normalement, nous sommes alimentés en eau un ou deux jours par semaine, pendant six ou sept heures. Mais le pire, c’est que dans mon quartier, à cause d’un soi-disant problème de pompe, nous sortons de douze jours sans eau ». Et un autre habitant s’est plaint : « Chez moi, l’eau ne coule que tous les six jours. Donc je suis obligé d’aller acheter de l’eau pour cuisiner. Un bidon d’eau coûte 600 bolivars, mais il y a des gens ici qui ne peuvent même pas se le payer ».

Et ce manque d’eau ne fait qu’aggraver la crise qui persiste dans le pays. Le mardi 14 prochain, le ministre de l’Ecosocialisme et de l’Eau a été convoqué par les députés pour trouver une solution à ce problème. Une chose est sure, si cette situation ne s’améliore pas dans les jours à venir, Venezuela risque de s’exploser.