Venezuela face à une pénurie accentuée

Affamées, les familles recherchent désespérément de quoi se nourrir au détriment des obligations quotidiennes et en viennent presqu’aux mains lorsqu’il s’agit des vivres les plus indispensables.

 

La pénurie sous toutes ses formes

A l’accueil des magasins et des centres commerciaux, la queue ne se termine qu’après une huitaine d’heures pour acquérir seulement deux paquets de farine, et encore… rien n’est certain. Effectivement, les rayons de ces établissements sont quasiment vides et ce sont les produits de première nécessité qui manquent à l’appel. Quand les produits se font rares, la montée des prix est inévitable. Obligés de se ravitailler, certains ménages n’hésitent plus à recourir au marché noir vu qu’aucune provision n’a pu être mise de côté durant les temps prospères. Et les files d’attente doivent être encadrées par les agents de police pour éviter tout débordement. De leur côté, les hôpitaux lancent une alerte concernant le manque de médicaments dans leurs locaux.

D’une manière globale, tous les besoins essentiels viennent à manquer. Ce qui est le cas de l’électricité qui est rationnée et répartie en coupure de quatre heures par jour par secteur. Nicolas Maduro, le président vénézuélien a même décrété que les services administratifs ne seront actifs que le lundi et le mardi, le temps que cette pénurie s’estompe. Effectivement, la sècheresse ne permet plus à la centrale hydroélectrique de Guri de couvrir la totalité des ménages.

 

Une pétition anti-Maduro

Les établissements de ravitaillement vénézuéliens n’arrivent plus à subvenir aux besoins les plus minimes de la population vu que l’État manque à son obligation de paiement envers ses fournisseurs. Venezuela, premier producteur mondial de pétrole, est réellement dans une phase critique. Pourtant, il n’y pas si longtemps, les revenus pétroliers constituaient 96 % des ressources étatiques, ce qui a permis au gouvernement de Chavèz d’assister les plus démunis. Aujourd’hui, l’Etat est débiteur d’environ 250 milliards d’euros, résultat incontournable de la dévaluation du Bolivar et de la chute du prix du baril brut qui est de 30 dollars contre 100 dix-sept années auparavant.

Une occasion pour  Henrique Capriles, le chef de l’opposition vénézuélienne,  de  pointer du doigt l’incapacité du gouvernement actuel et de lancer, par la même occasion, une pétition qui réclame un référendum sur la destitution du chef d’Etat. Mais pour que cette pétition soit légalement valide, il faudra réunir quatre millions de signatures, soit 1 % du corps électoral. Actuellement, l’opposition affirme avoir rassemblé 1.102.236 signatures. Et une fois le quota rempli, le Conseil national électoral se charge de la valider, ce qui n’est pas très évident étant donné que les services publics sont paralysés.