Lueur d’espoir pour les habitants de Daraya

Depuis la reprise des combats, la situation s’est empirée dans les villes assiégées. A l’initiative de la Russie, une trêve a pu être instaurée à Daraya et les acteurs humanitaires vont en profiter pour apporter un peu d’aide aux habitants qui y sont bloqués.

 

Une trêve de 48 heures

Depuis la reprise des combats, les conditions de vie dans les villes assiégées se sont dégradées. Actuellement, les habitants bloqués dans ces localités sont privés de tout et risquent dangereusement la famine. En tout, ils sont plus de 592.000, majoritairement femmes et enfants, à être répartis dans les quinze villes assiégées.

Parmi ces villes, celle de Daraya (à 10km au sud-ouest de Damas) a été celle qui a inquiété le plus les acteurs humanitaires. Pour cause, la ville n’a reçu aucune aide humanitaire depuis que le régime de Bachar y a imposé un siège en 2012 condamnant ainsi ses 4.000 habitants, dont 500 enfants, à la précarité et à la famine.

Mais une nouvelle annonce va soulager la souffrance de ces habitants bloqués. En effet, mardi dernier, Sergueï Kouralenko, directeur du centre de coordination russe en Syrie, a déclaré dans un communiqué : « Afin d’assurer la livraison de l’aide humanitaire à la population en toute sécurité, une trêve de 48 heures a commencé le 1er juin 2016 à partir de 00h01 à Daraya ». La ville va donc pouvoir souffler dans les prochaines quarante-huit heures et les acteurs humanitaires pourront leur apporter un peu d’aide.

 

Un premier convoi humanitaire

Et la réponse des organisations ne s’est pas fait attendre. Dès l’entrée en vigueur de la trêve, les membres de l’ONU, du Croissant-Rouge syrien et de la Croix-Rouge (CICR) se sont empressés pour envoyer un premier convoi humanitaire en direction de la ville. Si les habitants de Daraya s’attendaient à recevoir de la nourriture, le convoi transportait plutôt des aides médicales dont des médicaments, des vaccins et du lait pour les enfants.

Sonia Khush, responsable de Save the Children en Syrie, a partagé sa déception par rapport à ce convoi en déplorant : « C’est une bonne nouvelle que les habitants de Daraya aient pu aujourd’hui recevoir leur première livraison d’aide puis 2012 mais il est choquant et complètement inacceptable que les camions ne soient pas autorités à transporter de la nourriture ». Elle n’a pas manqué de souligner : « Les enfants syriens affamés ne peuvent plus avaler des promesses et des mots creux ».

En tout cas, la réunion d’urgence du conseil des sécurités des Nations Unies, prévue ce vendredi 03 juin prochain, devrait apporter des solutions sur cette situation. Les membres du conseil devront se décider pour le report ou non du largage humanitaire qui continue à les diviser. D’un côté, Moscou estime qu’il faut reporter le largage puisque cette ouverture témoigne déjà de la volonté de Bachar. De l’autre, les britanniques estiment que ce convoi est « trop tard, et trop peu » et votent pour le largage.